Depuis maintenant trois ans, je pose une question générale au début de mes interventions. Je demande aux participants de prendre en considération les crises répétitives du système et dans cette perspective de choisir entre deux priorités à adopter : soit, il faut mettre nos énergies à relancer le système et la croissance économique, soit, il faut plutôt se concentrer à repenser le système, soit on est indécis.
À ma grande surprise, en moyenne plus de 80 % des gens répondent qu’il faut mettre la priorité à repenser le système. Je constate que 4 personnes sur 5 considèrent que le système doit être repensé.
C’est à ça que servent les interventions en prospective : à repenser le système en fonction des contraintes du futur. Et c’est pour cette raison que la première étape de la prospective consiste à décrire la configuration du dit système, car aucune modification n’est possible si l’on ne s’entend pas sur l’état actuel du système.
Pour discuter de nouvelles configurations de l’économie territoriale, il faut avoir la même perception de sa configuration actuelle. C’est le point de départ de tout changement potentiel. Faire de la prospective, c’est en premier décrire la situation actuelle et la valider avec les gens qui participent à l’exercice.
Puis il faut décrire les forces de changement et leurs impacts. C’est alors qu’on peut entreprendre l’exercice de prospective et projeter les configurations futures les plus susceptibles de permettre à la société territoriale de prospérer.
La prospective est un exercice collectif qui nécessite de modéliser le présent, de s’entendre sur les forces qui sculpteront le futur et alors de simuler des futurs possibles ainsi que d’établir des priorités de développement.
C’est une approche parfaitement adaptée pour une période pendant laquelle les turbulences économique, sociale, environnementale et politique sont très élevées.
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