Le chaos déterministe d’Ilia Prigogine
La notion de point de bifurcation s’appuie sur les travaux d’Ilia Prigogine qui en 1977 démontre que dans un contexte de turbulences, plutôt que de s’autodétruire, les systèmes complexes (structures dissipatives) cherche à s’adapter aux contraintes de leur contexte en remplaçant leur cadre de référence de fonctionnement (ordre). Un système peut fonctionner plus ou moins longtemps avec une configuration dominante instable avant d’atteindre un point de rupture. Parce que cette référence centrale devient moins fiable toutefois, il se développera nombres de configurations alternatives qui deviennent autant de possibilité de reconfiguration future.
Lorsque l’ordre dominant cesse de dominer, le système devient très turbulent, son efficacité diminue significativement et le désordre grandit jusqu’à ce qu’un nouvel ordre émerge et devienne suffisamment dominant pour permettre d’enclencher la réorganisation du système en fonction du nouveau cadre de référence.
C’est ce moment de passage entre la configuration passée et celle à venir que l’on nomme point de bifurcation.
Ces sociétés qui se révèlent aussi complexes que le vivant
Les sociétés, les économies ou les organisations sont des systèmes complexes et se comportent comme tels.
Elles sont trop complexes pour maintenir leur stabilité sans l’émergence d’un cadre de référence collectif. Aussi, l’atteinte d’un point de bifurcation en provoquant le changement de ce cadre de référence collectif provoque un changement de perception du système de lui-même qui rend possible l’émergence d’un nouvel ordre de fonctionnement devenu nécessaire pour permettre au système de survivre.
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