Blocages systémiques face au développement durable
Aujourd’hui, je veux vous parler de perception de la réalité.
Entre 2006 et 2015, j’ai fait plus d’une centaine de conférences dont le thème principal était : La continuité n’est plus une option. J’y démontrais combien nous surexploitons les ressources de la planète et combien nous affaiblissons la source même de notre existence, la biosphère. C’est dans ce cadre que j’ai développé le concept d’écohérence pour décrire la direction que devrait prendre le développement futur de nos sociétés.
Depuis 2013, j’ai réorienté mes travaux vers le développement d’outils pour agir. D’outils pour entreprendre la transformation de nos sociétés de manière à réduire drastiquement notre consommation de ressources sans réduire notre qualité de vie. Je reviendrai sur ce sujet très prochainement.
Trouver des sources d’information fiables
Dans le cadre de ma démarche, je suis constamment en prospection de sources d’information fiables. En fait, je cherche à identifier des commentateurs et des experts qui maintiennent une objectivité maximale afin d’avoir des références fiables pour mes activités de prospective.
C’est dans le cadre de cette recherche continuelle qu’il y a quelques années j’ai découvert Gail Tverberg. Je la suis depuis des années puisqu’elle représente une voix objective dans un océan de voix démagogiques ou idéologiques. C’est une actuaire qui s’est spécialisée dans l’évaluation de la raréfaction des ressources et de ses impacts potentiels, et notamment dans celle de l’énergie.
Elle vient de faire paraître la semaine dernière un billet exceptionnel. Elle y traite de blocages systémiques, c’est-à-dire de convictions implicites qui caractérisent les populations occidentales et qui empêchent l’émergence d’une juste perception de la réalité dans laquelle nous sommes.
Une question de perceptions
Dans ce billet donc, elle explique pourquoi plusieurs croyances populaires implicites sont complètement fausses. Dans cette perspective, elle présente 9 mythes qui expliquent ou qui justifient que les populations ne prennent pas acte de l’urgence et de l’ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés, en tant que race. Ces mythes comprennent les convictions :
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Qu’advenant un manque de ressources, incluant le pétrole, nous en prendrions conscience grâce à l’augmentation du prix des ressources
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Que si on attend assez longtemps, les ressources renouvelables vont devenir abordables
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Que la surabondance de pétrole indique que les limites de production sont très éloignées
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Que l’éolien et le solaire vont nous sauver
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Que les méthodes d’évaluation telle que le EROI (Energy Return On Energy Invested) et l’analyse du cycle de vie indiquent que l’éolien et le solaire devraient être des solutions acceptables
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Que les articles qui sont révisés par les pairs contiennent des conclusions correctes
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Que les modèles climatiques donnent une estimation fiable de ce qui devrait advenir dans le futur
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Que nous n’avons pas besoin de religions; nos dirigeants ont toutes les connaissances et tous les pouvoirs nécessaires
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Que les textes des groupes religieux de partout dans le monde sont littéralement vrais.
Une perspective systémique
C’est un billet extrêmement intéressant qui aborde le sujet du changement de manière très systémique puisqu’on y discute de perceptions et de leurs implications.
Si vous vous demandez pourquoi les gouvernements et les populations ne prennent pas le virage vers le développement durable, lisez ce texte. Vous comprendrez que c’est probablement surtout une question de perceptions et de convictions erronées sur la forme que prendra le virage vers le développement durable.
Quiconque regarde dans la mauvaise direction ne verra pas venir le changement.
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