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Énergie et élection américaine

Énergie et élection américaine

Énergie et élection américaine

Voici la traduction d’un article court mais très significatif paru dans le site inspired economist . Les candidats à la présidence des États-Unis sont de plus en plus polarisés sur leurs choix et leurs philosophies. Les américains ont donc l’opportunité de choisir la direction de leur pays en fonction de ces approches très différentes. Un moyen significatif pour comprendre ces orientations politiques est de regarder les gens qui sont nommés aux postes de décisions et nulle part cette distinction est-elle plus claire que dans le secteur de l’énergie. Le secrétaire à l’énergie du président Obama est le Dr Steven Chu, un physicien prix Nobel, qui a dirigé le Laboratoire Lawrence Berkeley, et a enseigné la physique à l’Université Stanford. Ses principales réalisations dans ses quatre années comme secrétaire à l’Énergie comprennent :

  • La création d’une exigence pour que les appareils neufs réduisent ou éliminent la quantité d’énergie vampire qu’ils utilisent (énergie utilisée lorsqu’il est branché mais pas allumé, soit environ 15% de l’énergie totale utilisée, et une perte totale).

  • La rédaction et mise en place d’une politique visant à l’amélioration du réseau d’électricité de la nation, quelque chose qui, de l’avis de la plupart des chercheurs, peut aider à changer le paysage pour permettre davantage d’énergies renouvelables, et favoriser de meilleures décisions par les consommateurs d’énergie pour diminuer leur consommation et leurs factures.

  • Il a également activement promu l’efficacité énergétique en poussant des incitatifs fiscaux pour le calfeutrage et les produits de calfeutrage.

En revanche, le conseiller en efficacité énergétique du candidat républicain Mitt Romney à ce point est Harold Hamm. C’est le chef de la direction d’une entreprise de service pétrolier qui, chaque année, fait de pression agressive face aux membres du congrès pour maintenir la somme de 4,1 milliards de dollars en subventions que les contribuables donnent aux compagnies pétrolières chaque année. Avec les deux candidats qui affirment que l’élection est décisive quant aux choix pour la direction du pays, on ne peut qu’être d’accord. Quand on regarde la politique énergétique, on peut comprendre jusqu’à quel point c’est un choix est entre deux visions radicalement différentes.

Note: J’ai l’impression que, comme pour le Québec, le taux de participation au élection américaine sera très élevé

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Pour enrichir notre vision des banques

Pour enrichir notre vision des banques

Hein? L’économie durable discutée à Davos!

J’ai trouvé, en me promenant sur le site de Paul Jorion que je fréquente régulièrement, un billet sur les banques et leurs principaux défauts. Ils ont fait une liste de leurs péchés, sept en tout, comme les sept péchés capitaux. Ils ont identifié : la mégalomanie, la toxicomanie, la perversion, le vampirisme, la cupidité, la fourberie, et l’imprudence. Ça m’a intrigué alors j’ai suivi le lien qui mène vers un site spécifiquement sur le sujet. Je l’ai exploré sommairement et j’ai été surpris de ce que j’y ai appris. Que voilà une expérience intéressante aussi je me suis dit que vous pourriez, vous aussi, être intéressé par une visite sur ce site qui nous présente une perspective qui nous est inconnue alors voici le lien et amusez-vous bien.

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Points de bifurcation

Points de bifurcation

Points de bifurcation

Dans la théorie des systèmes complexes, un point de bifurcation est le moment où un nouvel ordre prend racine dans le présent. Vu d’aujourd’hui, ça semble simple or ce qui en 1977 valut à Ilya Prigogine le prix Nobel peut être en soi un point de bifurcation. En démontrant leur existence dans sa théorie des systèmes dissipatifs il a démontré que l’univers n’est pas déterminé. Il a ainsi remis en question l’universalité de la science déterministe, la reléguant à une science d’exception. C’est aussi important qu’Einstein.

Les sociétés, les économies ou les organisations se comportent comme des systèmes complexes. Les points de bifurcation sont des évènements qui y interviennent lorsque le système est sous pression. Dans un contexte critique, plutôt que de s’autodétruire, le système cherche à s’adapter aux contraintes de son contexte. L’éclosion d’un point de bifurcation fera apparaître un changement de perception global du système par lui-même qui peu provoquer l’émergence d’un nouvel ordre de fonctionnement devenu nécessaire pour permettre au système de survivre.

Ce sont les moments ou l’histoire s’écrit.

Le printemps Arabe est un exemple de points de bifurcation. Ainsi que l’émergence spontanée du mouvement « Occupy Wall Street ». Résultats d’une société en état de stress, le nombre de points de bifurcation se multiplie et c’est normal. L’effervescence politique et économique devient palpable. Les attentes de changements deviennent tangibles. L’énergie de changement augmente jour après jour partout sur la planète. Le système devient instable alors l’éclosion de points de bifurcation se multiplient.

Au Canada, nous avons assisté, il y a un an, à un point de bifurcation très intéressant : la réorganisation de la scène politique canadienne qui a subitement quitté le centre, historiquement occupé par les libéraux et les progressistes conservateurs, pour se polariser beaucoup plus intensément entre la droite des conservateurs et la gauche du NPD. C’est un changement de cadre de référence important qui s’est fait subitement. Nous verrons l’ampleur de son impact aux prochaines élections. (voir le billet que j’ai écrit à l’époque)

Le Québec ne fait pas exception

Au Québec, la même chose vient de se produire, du moins je le crois. La performance de Françoise David au débat des chefs a subitement fait apparaître un nouvel espace politique dans lequel les gens se sont reconnus. L’impact à moyen terme pourrait être important. Soudain, Québec Solidaire est passé du statut d’hypothèse sympathique mais irréaliste à une possibilité concrète qui pourrait devenir accessible. Ça pourrait être la naissance d’un nouvel espace de réflexion politique qui pourrait attirer de plus en plus d’intellectuel et à terme provoquer un changement de régime politique qui résulterait en un changement d’ordre ou de cadre de référence dans la gouvernance économique du Québec.

Il se pourrait que nous assistions à l’émergence d’un point de bifurcation, d’un changement d’attitude des électeurs que l’histoire retiendra. Subitement les gens pourrait découvrir que la politique peut aussi proposer un fonctionnement d’état, pas seulement un fonctionnement d’économie. Ce changement d’attitude de l’électorat pourrait aussi bénéficier à Option Québec qui propose aussi un nouveau fonctionnement d’état.

Le temps du changement

Évidemment, les changements ne se font pas rapidement mais ce point de bifurcation pourrait signifier que lors des prochaines élections, l’argumentaire pourrait ne plus se faire principalement autour des concepts de fédéralisme et de séparatisme mais aussi autour des concepts de société favorisant le développement des individus avant la collectivité ou encore de la collectivité avant les individus. En d’autres termes, le choix pourrait aussi se poser entre une démocratie économique ou une démocratie sociale.

Le futur se prépare, il nous arrive.

En ces temps turbulents où tout est impermanent, la prudence impose de ne rien prendre pour acquis. On ne peut plus prendre pour acquis que le futur est simplement la suite du passé et que les règles qui nous permettaient de bien décider hier seront celle qui nous le permettront demain.

On ne peut pas savoir ce que nous réserve le futur mais on peut détecter et suivre l’émergence des points de bifurcation qui le caractériseront. On peut aussi distinguer ceux qui n’auront pas d’effets structurant de ceux qui pourraient se traduire par des changements importants. Mais ces derniers ne peuvent devenir des opportunités que si on s’y prépare. Alors soyons alertes.

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Défis de l’automne

Défis de l’automne

Défis de l’automne

Enfin l’été !

Quel plaisir que cette période de ralentissement. Le temps de prendre du recul, de se demander : D’où viens-je ? Où suis-je ? Où vais-je ?

Ça nous amène à réfléchir sur ce qui nous attend à l’automne. Il y a les élections au Québec, il y a l’économie, il y a l’énergie, il y a la saison des ouragans qui pourrait bien être exceptionnels cette année, il y a les élections aux États-Unis et il y a les étudiants car si vous espérez que le conflit ne reprendra pas, je crois que vous vous trompez.

Mais, quoi qu’il arrive, on peut raisonnablement s’attendre à un automne chaud, un automne où il faudra faire beaucoup avec peu, un automne où le succès reposera sur le talent. Dans cette perspective je vous propose cette video pour vous préparer mentalement à la créativité qu’il nous faudra déployer.

Bonne vacances 🙂

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Faut-il repenser le système ?

Faut-il repenser le système ?

repenser ou réparer le système

Cette question me suit depuis près de deux ans. En effet, je l’ai posée en introduction dans une cinquantaine de conférences et ateliers. Je précise que le choix que je leur propose est entre prioriser de relancer le système, et du même coup la croissance économique, ou encore prioriser de repenser le système, sans même essayer de relancer la croissance. J’insiste fortement à chaque fois sur les implications du choix .

La première fois, à Rouyn-Noranda lors du lancement du projet pilote de métamorphose socio-économique en Abitibi-Témiscamingue, je croyais qu’ils me répondraient qu’il faut relancer le système en premier et je me préparais à leur démontrer le contraire mais j’en fus pour mes frais. Quelle ne fut pas ma surprise de voir apparaître la distribution des réponses suivante :

Cette question me suit depuis près de deux ans. En effet, je l’ai posée en introduction dans une cinquantaine de conférences et ateliers. Je précise que le choix que je leur propose est entre prioriser de relancer le système, et du même coup la croissance économique, ou encore prioriser de repenser le système, sans même essayer de relancer la croissance. J’insiste fortement à chaque fois sur les implications du choix .

La première fois, à Rouyn-Noranda lors du lancement du projet pilote de métamorphose socio-économique en Abitibi-Témiscamingue, je croyais qu’ils me répondraient qu’il faut relancer le système en premier et je me préparais à leur démontrer le contraire mais j’en fus pour mes frais. Quelle ne fut pas ma surprise de voir apparaître la distribution des réponses suivante :

 



 
Tomber des nues
 J’avais l’impression de tomber des nues. Ainsi donc les gens savaient dans leur for intérieur que le système n’avait plus de bon sens. Quelle heureuse découverte ce fut.

Depuis, j’ai toujours des réponses semblables. Il y a un peu plus de un an, je l’ai posée en introduction à un atelier de prospective que je faisais avec un groupe d’une vingtaine de responsables de marketing de petites et moyennes entreprises de la région de Québec et ils ont répondu à 100% « Repenser le système ». Six mois plus tard, une douzaine de membres de la direction d’une importante entreprise d’équipement de transport du Québec, dont certains étaient des dirigeants de filiales américaines, m’ont fait la même réponses, à 100%.

Je dois avoir cumulé entre 500 et 1000 réponses jusqu’à présent. Leur cumul indique qu’entre 85 et 90% des gens qui ont participé aux ateliers pensent qu’il faut « Repenser le système ». Seulement deux fois, j’ai eu des pourcentages inférieurs à 80% et c’était dans les 70%.


Développer la soif du changement 
Ce profil de réponse implique en effet que, pour beaucoup de gens, le futur a cessé d’être la suite du passé. Que nous vivons probablement le début d’un changement de paradigme. Car si nous cessons de nous fier au passé et d’essayer de le reproduire, nous entreprendrons alors de questionner le futur, de se demander lequel on veut, lequel on peut ? Dès lors, beaucoup de choix et de manières de faire, qui ont cours aujourd’hui, deviendront éminemment questionnables.

« Ce besoin reconnu de changement représente une énergie qui s’accumule »

 Cette affirmation relève de la science des systèmes complexes et plus précisément de la théorie des structures dissipatives de M. Ilya Prigogine. Pour expliquer prenons une comparaison. Le Golfe du Mexique est un système complexe, un système qui s’autorégule. On sait que la température de l’eau du golf doit atteindre 27C° sur 60 mètres de profondeur pour que l’énergie disponible soit suffisamment importante pour déclencher les ouragans qui la refroidissent. C’est le mécanisme d’autorégulation du Golfe qui y supporte la vie.

Un principe semblable s’applique aux sociétés humaines qui sont aussi des systèmes complexes qui s’autorégulent. Lorsque l’augmentation de tension de changement chez les individus devient suffisamment forte et distribuée, le système atteint une condition nécessaire pour provoquer un point de bifurcation.

Cette bifurcation débute par un changement brutal et très global dans la manière de voir les choses. Il en résulte un changement d’attitude par rapport à ce que devrait être les manières de faire dans la société, qui lui-même va provoquer un changement dans les mécanismes de fonctionnement du système social. Ce dernier aura alors passé un point de bifurcation. La Tunisie est un exemple de point de bifurcation ; ils ont changé de manière de voir il y a un peu plus d’un an et ils travaillent maintenant à changer les manières de faire. C’est difficile mais il n’y a pas de retour en arrière possible. À terme, le pays retrouvera un autre point d’équilibre. Pour approfondir voir mon billet d'octobre 2011 (Point de bifurcation).

 Nature des changements qui se confirment 
 Comme nous le démontrons dans nos ateliers de prospective et de simulation socio-économique, les points de bifurcations potentiels sont nombreux. Ainsi, ils pourraient provenir d’un changement s’attitude et de conviction par rapport à :

l’obligation de la croissance pour assurer le bien-être économique ;
l’intérêt de la mondialisation pour l’Occident ;
l’importance d’agir sur le réchauffement de la planète ;
l’acceptabilité sociale de la concentration de la richesse ;
l’acceptabilité économique de la spéculation ;
l’acceptabilité étique du mensonge ;
l’acceptabilité sociale de la cupidité ;
ou, plus près de nous, l’importance stratégique de l’éducation dans une société.
Mais ce qui permet d’anticiper un changement de paradigme, c’est bien le fait que le système est extrêmement sous pression et qu’il en résulte que tout changement d’attitude global par rapport à l’une de ces caractéristiques de la société actuelle provoquera nécessairement un changement par rapports aux autres caractéristiques, puisqu’elles sont toute reliées. Dans ce contexte, c’est l’ensemble de notre vision de ce qu’est et devrait être le monde qui est sur le point de se réorganiser, se recentrer.

 On ne peut pas avoir de grandes certitudes sur les caractéristiques de la nouvelle vision du monde qui émergera, mais on peut assumer sans trop de crainte de se tromper que :

la perception généralisée d’abondance des ressources sera réajustée à la réalité de leur rareté
l’objectif de croissance économique sera remplacé par un objectif de consolidation, de protection des acquis
dans les critères de décision de la société durable, le prix cessera d’être un enjeu et sera remplacé par le coût
la recherche de mondialisation sera remplacée par la réintégration des économies et  leur régionalisation, deux stratégies essentielles pour réussir leur consolidation et leur adaptation au contexte de rareté des ressources.
Implication pour le développement économique
Toute cette situation ne veut pas dire qu’il faut cesser de faire du développement économique en attendant que les choses se tassent. C’est l’ensemble de la société qui est en train de changer et le développement économique est un de ces mécanismes de changement et d’adaptation.
Pour les gens qui font du développement économique, ces changements impliquent dorénavant d’intégrer, dans votre cadre d’analyse et de décision, une réflexion sur le comportement de l’organisation que vous voulez supporter dans une société où :

la recherche de croissance ne serait plus un objectif prioritaire,
la rareté des ressources et la fragilité de la biosphère seraient intégrées dans les processus d’évaluation 
l’acceptation de ces réalités serait un vecteur primaire de reconnaissance sociale.
Ce qu’on peut affirmer avec certitude, c’est qu’il devient de plus en plus prioritaire d’identifier des modèle d’affaires qui peuvent prendre racine dans une société en croissance mais qui pourront aussi prospérer dans une société en consolidation.

C’est la porte d’entrée pour repenser le système !
 

Tomber des nues

J’avais l’impression de tomber des nues. Ainsi donc les gens savaient dans leur for intérieur que le système n’avait plus de bon sens. Quelle heureuse découverte ce fut.

Depuis, j’ai toujours des réponses semblables. Il y a un peu plus de un an, je l’ai posée en introduction à un atelier de prospective que je faisais avec un groupe d’une vingtaine de responsables de marketing de petites et moyennes entreprises de la région de Québec et ils ont répondu à 100% « Repenser le système ». Six mois plus tard, une douzaine de membres de la direction d’une importante entreprise d’équipement de transport du Québec, dont certains étaient des dirigeants de filiales américaines, m’ont fait la même réponses, à 100%.

Je dois avoir cumulé entre 500 et 1000 réponses jusqu’à présent. Leur cumul indique qu’entre 85 et 90% des gens qui ont participé aux ateliers pensent qu’il faut « Repenser le système ». Seulement deux fois, j’ai eu des pourcentages inférieurs à 80% et c’était dans les 70%.

Développer la soif du changement

Ce profil de réponse implique en effet que, pour beaucoup de gens, le futur a cessé d’être la suite du passé. Que nous vivons probablement le début d’un changement de paradigme. Car si nous cessons de nous fier au passé et d’essayer de le reproduire, nous entreprendrons alors de questionner le futur, de se demander lequel on veut, lequel on peut ? Dès lors, beaucoup de choix et de manières de faire, qui ont cours aujourd’hui, deviendront éminemment questionnables.

« Ce besoin reconnu de changement représente une énergie qui s’accumule »

Cette affirmation relève de la science des systèmes complexes et plus précisément de la théorie des structures dissipatives de M. Ilya Prigogine. Pour expliquer prenons une comparaison. Le Golfe du Mexique est un système complexe, un système qui s’autorégule. On sait que la température de l’eau du golf doit atteindre 27C° sur 60 mètres de profondeur pour que l’énergie disponible soit suffisamment importante pour déclencher les ouragans qui la refroidissent. C’est le mécanisme d’autorégulation du Golfe qui y supporte la vie.

Un principe semblable s’applique aux sociétés humaines qui sont aussi des systèmes complexes qui s’autorégulent. Lorsque l’augmentation de tension de changement chez les individus devient suffisamment forte et distribuée, le système atteint une condition nécessaire pour provoquer un point de bifurcation.

Cette bifurcation débute par un changement brutal et très global dans la manière de voir les choses. Il en résulte un changement d’attitude par rapport à ce que devrait être les manières de faire dans la société, qui lui-même va provoquer un changement dans les mécanismes de fonctionnement du système social. Ce dernier aura alors passé un point de bifurcation. La Tunisie est un exemple de point de bifurcation ; ils ont changé de manière de voir il y a un peu plus d’un an et ils travaillent maintenant à changer les manières de faire. C’est difficile mais il n’y a pas de retour en arrière possible. À terme, le pays retrouvera un autre point d’équilibre. Pour approfondir voir mon billet d’octobre 2011 (Point de bifurcation).

Nature des changements qui se confirment

Comme nous le démontrons dans nos ateliers de prospective et de simulation socio-économique, les points de bifurcations potentiels sont nombreux. Ainsi, ils pourraient provenir d’un changement s’attitude et de conviction par rapport à :

  • l’obligation de la croissance pour assurer le bien-être économique ;

  • l’intérêt de la mondialisation pour l’Occident ;

  • l’importance d’agir sur le réchauffement de la planète ;

  • l’acceptabilité sociale de la concentration de la richesse ;

  • l’acceptabilité économique de la spéculation ;

  • l’acceptabilité étique du mensonge ;

  • l’acceptabilité sociale de la cupidité ;

  • ou, plus près de nous, l’importance stratégique de l’éducation dans une société.

Mais ce qui permet d’anticiper un changement de paradigme, c’est bien le fait que le système est extrêmement sous pression et qu’il en résulte que tout changement d’attitude global par rapport à l’une de ces caractéristiques de la société actuelle provoquera nécessairement un changement par rapports aux autres caractéristiques, puisqu’elles sont toute reliées. Dans ce contexte, c’est l’ensemble de notre vision de ce qu’est et devrait être le monde qui est sur le point de se réorganiser, se recentrer.

On ne peut pas avoir de grandes certitudes sur les caractéristiques de la nouvelle vision du monde qui émergera, mais on peut assumer sans trop de crainte de se tromper que :

  • la perception généralisée d’abondance des ressources sera réajustée à la réalité de leur rareté

  • l’objectif de croissance économique sera remplacé par un objectif de consolidation, de protection des acquis

  • dans les critères de décision de la société durable, le prix cessera d’être un enjeu et sera remplacé par le coût

  • la recherche de mondialisation sera remplacée par la réintégration des économies et leur régionalisation, deux stratégies essentielles pour réussir leur consolidation et leur adaptation au contexte de rareté des ressources.

Implication pour le développement économique

Toute cette situation ne veut pas dire qu’il faut cesser de faire du développement économique en attendant que les choses se tassent. C’est l’ensemble de la société qui est en train de changer et le développement économique est un de ces mécanismes de changement et d’adaptation. Pour les gens qui font du développement économique, ces changements impliquent dorénavant d’intégrer, dans votre cadre d’analyse et de décision, une réflexion sur le comportement de l’organisation que vous voulez supporter dans une société où :

  • la recherche de croissance ne serait plus un objectif prioritaire,

  • la rareté des ressources et la fragilité de la biosphère seraient intégrées dans les processus d’évaluation

  • l’acceptation de ces réalités serait un vecteur primaire de reconnaissance sociale.

Ce qu’on peut affirmer avec certitude, c’est qu’il devient de plus en plus prioritaire d’identifier des modèle d’affaires qui peuvent prendre racine dans une société en croissance mais qui pourront aussi prospérer dans une société en consolidation.

C’est la porte d’entrée pour repenser le système !

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La mondialisation, vous connaissez ?

La mondialisation, vous connaissez ?

De l'abondance à la rareté des ressources

Nous avons grandi dans la mondialisation. Depuis trente ans, c’est considéré comme le chemin de la civilisation, celui du développement. Ce serait le seul moyen d’élever le niveau de vie de tous les humains de la planète. Sans mondialisation, pas de futur, c’est la déchéance.

Oui, les dernières décennies ont été teintées d’une conviction implicite : la mondialisation, c’est bon, c’est ce qu’il faut.

Cette conviction était tellement profonde qu’elle a pénétré toutes les couches de la société. L’université enseigne les vertus de la mondialisation. Les gouvernements ont ajusté leur mode de fonctionnement pour favoriser la mondialisation. Les financiers, plus que tous, favorisent la mondialisation car elle rime avec dérégulation. Leurs grilles d’analyse assument un futur toujours plus mondialisé et ce faisant, les projets qu’ils favorisent sont ceux qui ont le profil nécessaire pour réussir à l’échelle mondiale.

Il en résulte la circulation libre et sans entrave des capitaux et des marchandises, mais pas des hommes. Nous avons maintenant un immense marché à l’échelle de la planète, où l’on peut acheter et vendre n’importe quel produit, n’importe où dans le monde, ou placer son argent dans n’importe quel pays du monde.

Mais le rêve craque. Depuis une dizaine d’années, on voit apparaître un vent contraire. D’ailleurs, pour beaucoup de penseurs, la crise de 2008 annonce la fin de la mondialisation et le réveil des états qui tentent de reprendre le contrôle de la situation. Le monde financier n’a pas encore été harnaché mais la reconnaissance du besoin de le faire est plus présente que jamais.

Dorénavant, on parle carrément de démondialisation. Un article important sur le sujet a été publié dans le journal Le monde diplomatique en août 2011.

 
 

Frédéric Lordon y décrivait la mondialisation en ces termes.

« Sous la lumière crue de la conjoncture présente, on peut définir la mondialisation comme :

  • la concurrence non faussée entre économies à standards salariaux abyssalement différents ;

  • la menace permanente de délocalisation ;

  • la contrainte actionnariale exigeant des rentabilités financières sans limites, telles que leur combinaison opère une compression constante des revenus salariaux ;

  • le développement de l’endettement chronique des ménages qui s’ensuit ;

  • l’absolue licence de la finance de déployer ses opérations spéculatives déstabilisatrices, le cas échéant à partir des dettes portées par les ménages (comme dans le cas des subprimes) ;

  • la prise en otage des pouvoirs publics sommés de venir au secours des institutions financières déconfites par les crises récurrentes ;

  • le portage du coût macroéconomique de ces crises par les chômeurs, de leur coût pour les finances publiques par les contribuables, les usagers, les fonctionnaires et les pensionnés ;

  • la dépossession des citoyens de toute emprise sur la politique économique, désormais réglée d’après les seuls desiderata des créanciers internationaux et quoi qu’il en coûte aux corps sociaux ;

  • la remise de la politique monétaire à une institution indépendante hors de tout contrôle politique :

C’est tout cela qu’on pourrait, par une convention de langage peu exigeante, décider de nommer mondialisation. D’où suit, toujours aussi simplement, que se dire favorable à la démondialisation n’est alors, génériquement, pas autre chose que déclarer ne plus vouloir de ça ! »

Aujourd’hui le processus de démondialisation est clairement enclenché. Sous l’impulsion du monde de la finance, on continue à parler de mondialisation mais dans les officines des stratèges économiques, la mode est à la régionalisation. On cherche à rapatrier les entreprises manufacturières qui ont été délocalisées.

Le Boston Group nous en parle dans son rapport intitulée « Made in America again » où il recommande d’entreprendre dès aujourd’hui la planification du rapatriement des entreprises qui ont été délocalisées.

 

Le président Obama dans son dernier discours sur l’état de la nation propose comme première mesure d’action ceci :

« Create New Jobs Here in America, Discourage Outsourcing, and Encourage Insourcing. »

Voilà qui est tout sauf de la mondialisation.

Ce serait même plutôt de la démondialisation.

  1. Dans ce nouveau contexte, que doivent devenir les stratégies de développement économique ?

  2. Faut-il encore chercher à attirer des entreprises internationales ?

  3. Doit-on encore chercher à lancer les PME sur les marchés internationaux ?

  4. Peut-on imaginer un autre modèle de succès économique, un modèle qui fonctionnerait dans un contexte de démondialisation ?

Cette réflexion, c’est le défi de 2012.

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Une bonne nouvelle énergétique

Une bonne nouvelle énergétique

Une bonne nouvelle énergétique

Lorsque j’étais étudiant à l’école Polytechnique j’ai travaillé un été pour un professeur qui poursuivait des recherches en énergie solaire. Dans ce cadre j’ai participé à l’élaboration d’un mur solaire pour un pomiculteur qui cherchait à diminuer sa charge électrique pour chauffer son entrepôt de pommes.

C’était une application idéale, le mur était vertical et bien orienté pour le soleil d’hivers qui est plus bas. Il ne désirait qu’empêcher ses pommes de geler ce qui fait que ça ne nécessitais pas une température élevé pour être efficace.

Je ne sais pas ce qui est advenu de ce projet. C’était probablement autour de 1983 et le prix de l’énergie est redescendu par la suite ce qui fait que la diminution de rentabilité à probablement provoqué la fin du projet. C’était un projet artisanal, personne n’avait aucune expérience. Il y avait tellement peu d’information qu’il était même difficile de simplement choisir le bon matériau transparent.

Trente ans plus tard

Dernièrement un ami m’a fait parvenir la vidéo suivante. Elle fait la promotion d’une entreprise québécoise qui a conçu un collecteur solaire thermique d’une grande efficacité pour exactement le même cas que j’ai traité.

Quel heureux évènement que de découvrir que ce domaine d’activité est arrivé à maturité et qu’une des entreprises qui est bien positionnées pour conquérir ce nouveau marché est Québécoise.

 

Ce qui m’a impressionné dans cette présentation c’est le côté achevé de la technologie. C’est un concept mature qui a probablement déjà atteint plus de 80% et même 90% de sa performance, les principaux problèmes reliés à ce type d’application ayant été réglés originalement et efficacement. Pour un évaluateur de technologies comme moi c’est presque une oeuvre d’art tellement le design est simple, cohérent et performant.

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Peut-on espérer du bonheur en 2011

Peut-on espérer du bonheur en 2011?

Les résultats mitigés de la COP 28, il fallait s’y attendre!

Ça y est, voici qu’arrive 2011, une nouvelle année. En cette occasion je vous souhaite la santé, ainsi qu’une multitude de nouvelles relations humaines de qualité. Et le bonheur.

Voilà, c’est fait. Nous avons complété la première décennie du nouveau millénaire. En absolue ça ne veux rien dire. En relativité toutefois le premier jour du premier mois de la première année de la nouvelle décennie est un bon moment pour faire le point.
Mon propos n’est pas d’entrer dans les détails de ce point à faire. Si notre analyse plus globale vous intéresse je vous invite à lire le texte fondateur de l’Institut Prospexia. Je désire plutôt schématiser notre situation. Nous avons atteint ce qui semble être un pic de civilisation.

L’occident a poussé à l’extrême une civilisation de croissance. Dans cette civilisation « Plus c’est Mieux ». Ça rend heureux paraît-il. La croissance y est propulsée par l’application d’un mécanisme de concentration de la richesse dans un nombre toujours plus limité de main. C’est, en effet, cette recherche d’une richesse toujours plus grande par les individus qui provoque et entretient la dynamique de croissance.

Aujourd’hui, cette civilisation de croissance a gagné toute la planète. Si bien que nous sommes maintenant confrontés aux limites de la biosphère. Et même à celle de la planète. Nous ne pouvons plus croître.

Mais ceux qui profitent de la croissance veulent la poursuivre puisqu’elle est la source de leur pouvoir. Même si les limites de la biosphère et de la planète sont atteintes et qu’elles nous accablent de leur réalité brutale. À preuve, la biosphère est malade et sa production régresse significativement et la fin des ressources non renouvelables est en vue et dans certains cas très proche.
Les impacts sont déjà tangibles. Les populations de la planète s’éveillent. Elles prennent conscience du danger. Résultat, elles questionnent la civilisation de croissance. Il y a seulement quelques années, pendant l’ère Bush fils, on s’est mis à attaquer le néo-libéralisme. Aujourd’hui c’est le capitalisme lui-même qui est pointé du doigt.

C’est dans cette perspective que je crois que nous avons atteint un pic de civilisation. En cette seconde décennie du nouveau millénaire nous débutons une période d’intenses turbulences et de chaos. Les changements seront globaux. Ils vont emporter le mode de vie actuel dans l’histoire et en faire émerger un nouveau. Ajusté lui, à la réalité de la planète. De la biosphère. De l’humanité.

Je vous propose donc, pour passer une heureuse année 2011, de concentrer votre attention sur la nouvelle société humaine qui émerge de partout. Elle nous promet un futur meilleur, plus cohérent. Pour ne pas dire plus écohérent.

Plus spécifiquement je vous rappelle que, le bonheur repose sur les attentes que l’on a et qui sont ou non comblées. Si les votre concernent la croissance, la consommation, la réussite personnelle ou plus simplement des certitudes quand à votre sécurité personnelle. Vos attentes ont beaucoup de chance de ne pas être comblées ce qui freinera votre accès au bonheur.

D’autre part si vous entreprenez de regarder la réalité en face et que vous cherchez à la comprendre. Si vous auscultez votre mode de vie pour y séparer l’essentiel de l’accessoire. Si vous entreprenez de consolider l’essentiel, en synergie avec votre collectivité. Alors vous découvrirez que la sécurité est accessible. Qu’elle n’a pas besoin de certitude. Er que finalement, le bonheur est bien plus accessible qu’on ne le croit.

Je vous souhaite donc une année 2011 pleine de santé, de bonheur et de développement personnel et collectif. Et surtout, n’oubliez pas que le chaos qui s’installe, même s’il est générateur d’incertitude est la seule voie qui nous permettra d’assurer un minimum de niveau de vie à nos enfants. Nous ne devons donc pas le combattre mais plutôt l’utiliser pour inventer une nouvelle société plus efficiente. Une société qui consommera beaucoup moins de ressources pour nous livrer une qualité de vie équivalente. Sinon améliorée.

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Nourriture industrielle et obésité

Nourriture industrielle et obésité

Les résultats mitigés de la COP 28, il fallait s’y attendre!

Le 27 octobre, était publié, dans Le Devoir, un article très signifiant de Marie-Andrée Chouinard intitulé « Obésité-Taxer la calorie vide ». Pour vous démontrer sa significativité, je vous propose de lire un billet dans le Blog diététique de Sophiequi décrit le problème de glucose-fructose lui même dévoilé dans l’excellent livre « Toxic ». C’est une double molécule de sucre qui trompe les systèmes de protection du corps humain ce qui fait que nous pouvons boire 10 Cokes sans ressentir de mal de coeur même si notre organisme est rendu intoxiqué après deux ou trois cokes.

Dans un des commentaires, on pouvait lire ce que les Dr Cohen et Serog disent du glucose-fructose : “il est maintenant admis que sa consommation excessive augmente la synthèse de triglycérides (qui encrassent les artères). Il serait aussi incriminé dans l’obésité, car il favorise la constitution de stocks de graisses. Il serait responsable de stéatose hépatique, autrement dit de la formation d’un foie “gras”

Ce qu’il est intéressant de noter c’est que le billet de Sophie a été rédigé il y a trois ans et la lecture des commentaires nous amène à nous demander si la démonstration faite dans « Toxic » est certaine. En lisant l’article du Devoir, on constate que maintenant la preuve est faite. Marie-Andrée questionne à savoir si l’on ne devrait pas taxer les sodas. Moi, je crois que l’on devrait tout simplement défendre l’utilisation de ce sirop de glucose-fructose pour la simple raison que nous n’avons pas la capacité physique de traiter les externalités qui en découlent. Une taxe ce n’est pas assez car faire du soda ça ne coûte rien. Il faut le défendre pour nous protéger.

Dans le même ordre d’idée, je vous propose un court article de l’Observatoire de l’obésité qui a fait un billet sur L’obésité et la nourriture industrielle. Voilà une autre démonstration que la société, depuis qu’elle ne travaille que pour les actionnaires, est devenue plutôt nocive pour l’humain.

La question que je me pose est de savoir comment nous avons pu nous laisser se dégrader à ce point une société qui est censée exister pour assurer notre santé et notre qualité de vie.

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