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La Grande Métamorphose : comment la société se transforme, à l’image de l’eau qui gèle

La Grande Métamorphose : comment la société se transforme, à l’image de l’eau qui gèle

Création de l’Institut d’Écohérence

Article 100% humain, par Frédéric Gaurier

Imaginez la société comme un vaste océan. Aujourd’hui, cet océan subit une transformation profonde, comparable à la congélation de l’eau. Cette métaphore nous aide à comprendre les étapes cruciales du changement social en cours auquel chacun de nous contribue, où chaque goutte de cet océan est importante.

1. Le refroidissement social : les premiers frissons du changement

Tout comme l’eau qui refroidit avant de geler (plusieurs heures pour atteindre le zéro), notre société connaît une période de ralentissement. Les anciennes certitudes vacillent, les mouvements s’engourdissent. C’est le moment où les gens commencent à remettre en question le statu quo. Par exemple, la prise de conscience croissante des enjeux climatiques marque ce « refroidissement » de nos habitudes.

2. L’émergence des noyaux de changement : les pionniers de la transformation

Ensuite viennent les « noyaux de cristallisation » (1% de glace en quelques secondes). Dans notre société, ce sont les innovateurs, les lanceurs d’alerte, les entrepreneurs sociaux. Comme les premiers cristaux de glace, ils forment des îlots de changement. Pensez aux premières communautés « zéro déchet » ou aux pionniers de l’économie circulaire. Les créatifs culturels sont considérés comme des pionniers de la transformation. Faites le test au bas de l’article pour savoir si vous l’êtes.

3. La propagation du changement : l’effet Boule de Neige

Une fois les noyaux formés, le changement se propage rapidement (10% de glace en 1/100e du temps). Dans la société, cela se traduit par l’adoption massive de nouvelles idées ou pratiques. C’est l’équivalent social de la croissance rapide des cristaux de glace. L’explosion des modes de transport alternatifs dans nos villes illustre parfaitement cette phase.

4. La transition complète : vers une nouvelle normalité

Enfin, comme l’eau qui finit par se transformer entièrement en glace, la société atteint un nouveau stade. Les changements deviennent la norme. Imaginez un futur où la consommation responsable et l’économie circulaire seraient aussi naturelles que l’utilisation du smartphone aujourd’hui.

Quels enseignements supplémentaires pouvons-nous en tirer ?

La dynamique non linéaire du changement

Ce processus n’est pas linéaire. Il connaît des accélérations soudaines (les « bifurcations » ou des points de bascule), des périodes de stabilité apparentes suivies de bouleversements rapides. Pensez à l’adoption fulgurante du télétravail suite à la pandémie de COVID-19 : un changement qui couvait depuis des années s’est concrétisé en quelques semaines.

Les défis de la transformation

Comme la congélation de l’eau qui peut créer des tensions dans la matière, cette métamorphose sociétale engendre des résistances et des conflits. Certains groupes s’accrochent aux anciennes pratiques, créant des « poches de résistance » comparables aux bulles d’air dans la glace.

Conclusion : naviguer dans le changement

Comprendre cette dynamique nous permet de mieux naviguer dans ces eaux en transformation. En reconnaissant les étapes du processus, nous pouvons anticiper les changements, soutenir les innovations positives et nous adapter plus efficacement à notre monde en mutation.

Alors que notre « océan social » se transforme, chacun de nous a un rôle à jouer dans la forme que prendra cette nouvelle « glace sociétale ». En étant conscients de ce processus, nous pouvons contribuer activement à façonner un avenir autodéterminé, et plus durable pour nos enfants.

Êtes-vous un créatif culturel ?

Ce profil sociologique découvert il y a 30 ans, transversal et indépendant des découpages sociaux habituels, poursuit sa croissance et pourrait représenter une majorité de la population en 2025.

Axé sur le progrès, la justice sociale et une vision responsable de l’avenir, il recèle une majorité active et silencieuse potentiellement porteuse des énergies d’évolutions démocratiques.

Faites le test!

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Comprendre en toute conscience le processus d’évolution

Comprendre en toute conscience le processus d’évolution

Création de l’Institut d’Écohérence

Article 100% humain rédigé par Frédéric Gaurier

Dans un monde en constante évolution et au futur incertain, s’adapter et acquérir de nouvelles compétences est devenu crucial, tant sur plan individuel que collectif. Cette synthèse issue d’expérience et expertise en conduite du changement, offre un cadre pour comprendre en toute conscience ce processus d’évolution. Examinons chaque étape et voyons comment elles pourraient s’appliquent à la vie quotidienne.

1. S’informer : l’éveil par la connaissance

La première étape consiste à combattre l’ignorance en s’informant.

Par exemple, une personne souhaitant adopter un mode de vie plus écologique pourrait commencer par se renseigner sur l’impact environnemental de ses habitudes quotidiennes, via une « Fresque du Climat », par exemple, un « Atelier 2 Tonnes » ou les publications de l’Institut d’Écohérence.

2. Apprendre : vers la maturité

Cette étape vise à surmonter le déni en apprenant activement.

Notre créatif culturel en herbe pourrait suivre un cours en ligne sur le développement durable, confrontant ainsi ses idées préconçues à des faits scientifiques.

Sur le plan collectif, si on est un groupe de prospective qui souhaite autodéterminer le futur de son industrie, par exemple, il s’agit de réunir autour d’un défi majeur à résoudre.

3. Analyser : l’autonomie par le questionnement

Ici, on remet en question ses croyances par l’analyse.

Notre protagoniste pourrait examiner ses habitudes de consommation, remettant en question la nécessité de certains achats.

De son côté, notre groupe de prospective pourrait, à ce stade, explorer les forces les plus influentes et leurs interactions avec le défi choisi.

4. Comprendre : le libre-arbitre éclairé

Cette phase combat le refus en favorisant une compréhension profonde.

La personne réalise que ses choix quotidiens ont un impact réel sur l’environnement, l’incitant à envisager des changements.

Le groupe, lui, va passer en revue de manière continue les événements en rapport avec le défi et pondérer leur influence sur les forces modélisées, afin de mieux en comprendre la dynamique.

5. Accepter : L’adhésion au changement

L’étape d’acceptation permet de surmonter la résistance interne.

Notre sympathisant en écologie va par exemple accepter que des changements dans son mode de vie sont nécessaires et bénéfiques à long terme.

De son côté notre groupe va observer et prendre conscience de la dynamique des événements et va pouvoir identifier et justifier les forces prioritaires vers lesquelles les solutions techniques ou sociales devraient s’orienter. (résistances à combattre ou sujets favorables à promouvoir).

6. Intégrer : sortir de sa zone de confort

Ici, on intègre de nouvelles idées, défiant sa zone de confort.

La personne pourrait commencer à envisager sérieusement l’utilisation de transports en commun plutôt que sa voiture.

Le groupe va continuer à comprendre les dynamiques influant sur son défi et communiquer largement sur les enjeux et les évolutions à mettre en oeuvre, en faisant primer l’utilité de la filière dans un objectif, par exemple, d’une économie compatible avec l’écologie et du bien-être collectif.

7. Décider : le passage à l’action

Cette étape cruciale combat l’inaction par la prise de décision.

Notre protagoniste décide concrètement de réduire son utilisation de plastique et de privilégier les produits locaux.

Le groupe maintenant mûr et convaincu, va pourvoir sensibiliser les acteurs de terrain qui portents les solutions dans sa filière. dans une logique de ce qui est le plus « utile ».

8. Agir individuellement : les petits gestes qui comptent

On combat l’anxiété par des actions individuelles.

La personne commence à apporter ses propres sacs pour faire ses courses et à utiliser une gourde réutilisable.

Pour un groupe, celui-ci va interagir avec les porteurs de solutions pour s’assurer que la configuration des nouvelles pratiques est bien en accord avec le futur souhaité, l’utilité visée.

9. Agir collectivement : la force du groupe

Cette phase surmonte la peur de l’échec en agissant collectivement.

Notre personne, convaincue désormais, pourrait rejoindre une association locale, par exemple de nettoyage des plages, amplifiant ainsi son impact. Une autre option serait d’entrer dans un groupe qui démarre à l’étape 2 et contribuer à franchir les étapes ci-dessus de manière collective.

Le groupe, de son côté, va témoigner de ses trouvailles et entraîner dans son sillage d’autres personnes, en mettant en ligne pour le public l’analyse détaillée et non biaisée de son défi et l’explication des forces prioritaires à l’oeuvre. La confiance dans les résultats emmène directement les observateurs à l’étape 3, 4 ou 5 ci-dessus, à titre personnel.

10. Agir systémiquement : vers une solution durable

La dernière étape vise à résoudre durablement le problème en agissant au niveau systémique.

Cela pourrait se traduire par un engagement public ou la création d’une initiative communautaire pour promouvoir des pratiques durables à grande échelle. A ce stade le cycle individuel et le cycle du groupe se rejoignent.

On pourrait schématiser le cheminement comme celui d’une spirale double, où le cheminement individuel permet de progresser vers l’action pertinente (la pointe) et va se démultiplier de manière collective et exponentielle (la spirale du haut, sans fin…)

Source : spirale de Pappus, annotée

Pour conclure

Ce cycle de déconstruction/reconstruction offre un cadre pour aborder les défis hypercomplexes de notre époque, qu’il s’agisse de changements personnels ou de problématiques sociétales plus larges.

En prenant conscience de ces étapes, chacun et chaque groupe peut contribuer à créer un changement positif et durable, transformant ainsi les défis en futur choisi et autodéterminé collectivement. Des exemples de succès existent (modélisation d’économie de filières en 2005, économies territoriales en 2015, une nation autochtone de 8.000 personnes au Québec en 2022, un groupe de communes de 14.000 habitants en France en 2023..)

En résumé. chacun peut contribuer à l’intelligence collective, qui, formalisée, devient la conscience collective, qui à son tour peut être utilisée pour choisir ensemble le futur que nous souhaitons : c’est la sagesse collective. L’approche est prônée par l’institut d’Écohérence et elle est plus que prometteuse : elle est UTILE et nécessaire.

Chaque geste compte, chaque personne est importante. Avec 3,5% de la population Québécoise qui serait active, l’ensemble de la province peut se métamorphoser : en serez-vous ? Si vous êtes un créatif culturel joignez-vous à nous (faites le test plus bas)!

sources : – Courbe du deuil – Théorie du changement organisationnel – Sociologie et changement collectifs – Approche de l’Institut d’Écohérence (www.ecoherence.net)

Êtes-vous un créatif culturel ?

Ce profil sociologique découvert il y a 30 ans, transversal et indépendant des découpages sociaux habituels, poursuit sa croissance et pourrait représenter une majorité de la population en 2025.

Axé sur le progrès, la justice sociale et une vision responsable de l’avenir, il recèle une majorité active et silencieuse potentiellement porteuse des énergies d’évolutions démocratiques.

Faites le test!

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Les surplus d’électricité du Québec

Les surplus d’électricité du Québec

Warren Buffet, Richard Branson : la décennie de tous les dangers … et de toutes les opportunités

Hydro-Québec nagerait dans les surplus d’électricité. Est-ce un problème ? Oui, si on suppose une continuité dans la situation mais si ce n’est pas le cas, ces surplus pourraient disparaître rapidement. Voici pourquoi.

 

Pour le moment, la majorité de la population accepte que les gouvernements ne s’occupent pas des changements climatiques. S’attaquer au problème semble au-dessus de nos forces, en dehors du champ des possibilités. Cette situation toutefois est vraisemblablement sur le point de changer. Pourquoi ? Parce que les créatifs culturels, ces changeurs de société, grandissent. Leur nombre est, en effet, en augmentation constante alors que le nombre de modernes, ces personnes qui pensent que nous vivons dans le bon système, ou dans le seul possible, diminue. Le ratio qui était de 25% et 50% dans les années 90 est maintenant de 35% et 40%.

Pour vous en convaincre, je vous invite à écouter cet enregistrement de Paul Ray, celui qui a découvert l’émergence des créatifs culturels dans les années 90. Sa démonstration est édifiante.

 

S’il a raison, et je crois qu’il a raison, puisque c’est conforme à ce que je rencontre sur le terrain, alors la balance du pouvoir est sur le point de changer. Les modernes, ces conformistes, ne représentent plus que 40% de la société alors que les créatifs culturels eux sont devenus 35%. Et la transformation se poursuit. Au fur et à mesure que le système démontre son incohérence, le nombre des modernes diminue et celui des créatifs culturels augmente. Le balancier s’inversera bientôt !

L’impact sera réel, l’émergence des créatifs culturels provoquera nécessairement un changement d’attitude face à l’urgence d’agir pour stopper l’accélération des changements climatiques. Ce changement de culture et d’attitude lui résultera nécessairement dans une volonté de s’affranchir de notre dépendance au pétrole dans les plus brefs délais.

Ça veut dire le tout électrique et notamment le transport électrique. Ça veut aussi dire, au Québec, une augmentation de 10 à 20 % de nos besoins d’électricité. Donc, si on veut régler notre problème de surplus d’électricité nous n’avons qu’à entreprendre notre affranchissement des énergies fossiles, notre métamorphose vers l’électricité et, pour combler les manques, entreprendre de transformer notre parc immobilier en producteur d’électricité solaire comme le propose Jeremy Rifkins.

 

S’affranchir de notre dépendance au pétrole ça veut dire aussi réaliser une correction de notre balance commerciale de plus de 20 milliards de dollars. Enfin, ça veut dire le développement d’un nouveau tissu industriel, spécialisé en efficacité énergétique, en transport électrique, en énergie alternative et surtout le développement d’une industrie durable et exportable susceptible de nous faire atteindre le fameux déficit 0.

Qu’attendons-nous pour agir ? L’opportunité est là, à portée de main. Il suffit de décider d’en profiter.

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Inventer la frugalité joyeuse

Inventer la frugalité joyeuse

Création de l’Institut d’Écohérence

La transformation vers une société durable n’a jamais été aussi près de nous que maintenant. Le modèle de la croissance infinie n’a jamais été remis en question aussi intensément et surtout par une aussi importante partie de l’élite intellectuelle que maintenant. Les scientifiques de toute provenance, les penseurs globaux de l’économie, prix Nobel à l’appui, nous avertissent. « Il est impossible de poursuivre le chemin de la croissance infinie. »

 

Évidemment, le maigre pourcentage de la population qui détient le pouvoir – et qui serait ainsi appelé à le partager beaucoup plus largement – n’est pas d’accord, mais ça ne change rien à la réalité : l’idéal de la croissance à tout crin s’épuise. Dans les faits, il agonise. Et la Planète en sort affaiblie.

 

Dans cette perspective, nous devons intensifier les projets déjà entrepris pour concevoir la forme que pourrait prendre une économie durable, une économie qui visera la consolidation et la performance plutôt que la croissance. Chaque domaine d’activité, chaque organisation et chaque territoire se doivent de réfléchir sur les modifications à apporter au fonctionnement actuel de leur collectivité, afin de l’adapter à un modèle de société qui cherchera l’efficience (faire plus avec moins), à l’opposé de notre société qui ne cherche que la croissance.

 

En considérant ce contexte, nous avons décidé de mettre sur pied de nouveaux groupes de réflexion sur le sujet, en portant celle-ci à sa seule conclusion possible : l’action concrète et partagée par le plus grand nombre d’individus. Ces groupes deviennent ainsi de véritables cellules catalysantes d’économie durable. Notre projet veut accélérer l’émergence des formes d’économie durable dans la réalité; il faut qu’une volonté d’agir habite notre conscience de la réalité et ce, afin que la société se métamorphose… un peu comme si la chenille prenait conscience de son existence future de papillon.

 

Au cours des dernières années de nouveaux concepts ont émergé. Mais, le développement durable, de même que les mouvements de « Simplicité volontaire » et de « Décroissance conviviale » sont des vocables qui suggèrent tous, plus ou moins, une certaine forme d’austérité. Si nous considérons ces principes comme fondateurs de notre action, nous voulons aborder l’avenir à partir d’une base doublement positive : la frugalité joyeuse! La frugalité doit y être prise dans son sens étymologique et historique emprunté du latin frugalitas, « récolte de fruits ; modération, sobriété ». Voilà sans doute une posture imparable : le fabuleux défi auquel nous vous convions consiste à récolter les fruits de la Connaissance et de l’Expérience que l’humanité a assemblé au fil de son histoire, avec modération et sobriété! Cette récolte doit nous amener à investir dans une vision transformée de la croissance.

 

Passer de la consommation anxieuse à la frugalité joyeuse, voilà le défi !

 

La frugalité peut en plus être Joyeuse, car elle ne nécessite aucune explication, si ce n’est que travailler pour la collectivité plutôt que pour des individus sera ressentie agréablement par la tête, le cœur et le corps! Nous voulons donc participer activement à l’invention d’un mode de vie à la fois frugal et joyeux afin d’assurer un avenir durable à nos enfants. Notre but est clair. Nous nous engageons à imaginer et à tester une forme d’économie, d’industrie et de vie durables. Pour réussir cette entreprise titanesque, il faut l’aborder comme la recherche d’une forme de société qui nous permettra de vivre la frugalité dans la joie. Oui! Il faut impérativement inventer un futur joyeux, parce que le présent ne l’est pas, et s’assurer qu’il soit cohérent avec le fonctionnement de la biosphère, en y incluant la santé et le bien-être de l’humanité.

 

L’objectif est immense. Il faut notamment réduire notre production de CO2 et notre consommation de ressources par un facteur de l’ordre de 10. Nous n’avons pas le choix, il faut rendre l’économie cohérente avec l’écologie. Nous sommes déjà en mouvement. Nous voulons vous y associer. À petite comme à grande échelle, dans de toutes petites actions comme dans des alliances intercontinentales, nous devons provoquer une mobilisation générale en faveur d’un Québec et d’un monde joyeusement durables.

 

Le jeudi 22 août dernier, dans les locaux du CRIQ à Montréal, nous avons tenu la première rencontre de la toute première cellule de Frugalité Joyeuse. Une société papillon y a pris vie, orientée vers un futur différent et joyeux. C’est le chemin que nous entendons suivre. Je vais donc utiliser une partie substantielle de mon énergie à faire grandir et à multiplier cette expérience. Il faut faire croître la société papillon; il faut qu’elle commence à exister, qu’elle investisse l’ensemble de notre créativité, car c’est une condition sine qua none pour que la société entreprenne sa métamorphose. Si l’aventure vous intéresse, joignez-vous à nous en partageant vos suggestions pour la frugalité joyeuse ou soyez des nôtres pour la prochaine rencontre en me contactant personnellement via ce blogue.

 

Le temps d’agir est venu. Le futur est arrivé, il faut l’accepter et ce futur, c’est nécessairement l’ajustement de la configuration et du fonctionnement des sociétés occidentales aux réalités écologiques et aux prérequis nécessaires pour assurer la santé et la longévité de la biosphère et des citoyens de la planète.

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Peut-on espérer du bonheur en 2011

Peut-on espérer du bonheur en 2011?

Les résultats mitigés de la COP 28, il fallait s’y attendre!

Ça y est, voici qu’arrive 2011, une nouvelle année. En cette occasion je vous souhaite la santé, ainsi qu’une multitude de nouvelles relations humaines de qualité. Et le bonheur.

Voilà, c’est fait. Nous avons complété la première décennie du nouveau millénaire. En absolue ça ne veux rien dire. En relativité toutefois le premier jour du premier mois de la première année de la nouvelle décennie est un bon moment pour faire le point.
Mon propos n’est pas d’entrer dans les détails de ce point à faire. Si notre analyse plus globale vous intéresse je vous invite à lire le texte fondateur de l’Institut Prospexia. Je désire plutôt schématiser notre situation. Nous avons atteint ce qui semble être un pic de civilisation.

L’occident a poussé à l’extrême une civilisation de croissance. Dans cette civilisation « Plus c’est Mieux ». Ça rend heureux paraît-il. La croissance y est propulsée par l’application d’un mécanisme de concentration de la richesse dans un nombre toujours plus limité de main. C’est, en effet, cette recherche d’une richesse toujours plus grande par les individus qui provoque et entretient la dynamique de croissance.

Aujourd’hui, cette civilisation de croissance a gagné toute la planète. Si bien que nous sommes maintenant confrontés aux limites de la biosphère. Et même à celle de la planète. Nous ne pouvons plus croître.

Mais ceux qui profitent de la croissance veulent la poursuivre puisqu’elle est la source de leur pouvoir. Même si les limites de la biosphère et de la planète sont atteintes et qu’elles nous accablent de leur réalité brutale. À preuve, la biosphère est malade et sa production régresse significativement et la fin des ressources non renouvelables est en vue et dans certains cas très proche.
Les impacts sont déjà tangibles. Les populations de la planète s’éveillent. Elles prennent conscience du danger. Résultat, elles questionnent la civilisation de croissance. Il y a seulement quelques années, pendant l’ère Bush fils, on s’est mis à attaquer le néo-libéralisme. Aujourd’hui c’est le capitalisme lui-même qui est pointé du doigt.

C’est dans cette perspective que je crois que nous avons atteint un pic de civilisation. En cette seconde décennie du nouveau millénaire nous débutons une période d’intenses turbulences et de chaos. Les changements seront globaux. Ils vont emporter le mode de vie actuel dans l’histoire et en faire émerger un nouveau. Ajusté lui, à la réalité de la planète. De la biosphère. De l’humanité.

Je vous propose donc, pour passer une heureuse année 2011, de concentrer votre attention sur la nouvelle société humaine qui émerge de partout. Elle nous promet un futur meilleur, plus cohérent. Pour ne pas dire plus écohérent.

Plus spécifiquement je vous rappelle que, le bonheur repose sur les attentes que l’on a et qui sont ou non comblées. Si les votre concernent la croissance, la consommation, la réussite personnelle ou plus simplement des certitudes quand à votre sécurité personnelle. Vos attentes ont beaucoup de chance de ne pas être comblées ce qui freinera votre accès au bonheur.

D’autre part si vous entreprenez de regarder la réalité en face et que vous cherchez à la comprendre. Si vous auscultez votre mode de vie pour y séparer l’essentiel de l’accessoire. Si vous entreprenez de consolider l’essentiel, en synergie avec votre collectivité. Alors vous découvrirez que la sécurité est accessible. Qu’elle n’a pas besoin de certitude. Er que finalement, le bonheur est bien plus accessible qu’on ne le croit.

Je vous souhaite donc une année 2011 pleine de santé, de bonheur et de développement personnel et collectif. Et surtout, n’oubliez pas que le chaos qui s’installe, même s’il est générateur d’incertitude est la seule voie qui nous permettra d’assurer un minimum de niveau de vie à nos enfants. Nous ne devons donc pas le combattre mais plutôt l’utiliser pour inventer une nouvelle société plus efficiente. Une société qui consommera beaucoup moins de ressources pour nous livrer une qualité de vie équivalente. Sinon améliorée.

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La révolution de l’écohérence est commencée

La révolution de l’écohérence est commencée

Ne vous y trompez pas, l’enjeu n’est pas seulement de savoir si on veut un moratoire ou pas, l’enjeu c’est un choix de société.

C’est le choix que les Québécois doivent faire entre la société de consommation et l’« écohérence* » qui est en train de se faire.

À droite, il y a la société actuelle qui nous vient du passé avec ses spéculateurs, qui en jouant sur la valeur des ressources et des produits, vampirisent les forces vitales dont dispose la société pour s’adapter au changement climatique et respecter notre obligation inéluctable de changer la société en vue d’éviter de rendre la biosphère non viable.

À gauche, il y a une société à inventer dans laquelle le succès de l’économie ne signifiera plus la destruction de la société et l’épuisement de la biosphère, donc une société centrée sur la performance opérationnelle et non pas sur les performances économique ou financière.

À droite, il y a la société de consommation dans laquelle on fabrique des maisons toujours plus grandes abritant des télés toujours plus grandes et des véhicules toujours plus sophistiqués pour répondre aux pseudo besoins les plus extravagants de l’humain, besoins que proposent des médias toujours plus omniprésents.

À gauche, il y a l’émergence d’une société plus mature dans laquelle toutes les énergies seront concentrées pour réduire, par un ordre de grandeur, la consommation de ressources nécessaires pour maintenir notre qualité de vie et cela, en améliorant notre mieux-être.

À droite ou à gauche, où irons-nous ? Ce choix est en train de s’opérer, les prises de position se font dans les deux camps. On tente de nous convaincre, on nous demande de prendre position. Déjà des transformation sont initiées.

À titre d’exemple, mardi et mercredi, j’étais en Abitibi-Témiscamingue pour définir les mesures de rendement d’un projet consistant à implanter une capacité de prospective régionale laquelle capacité permettra de catalyser le développement d’un projet de métamorphose sociale justement visant à assurer le maintien du niveau de vie des gens de la région malgré la réduction forcée de consommation de ressources qu’imposeront la situation internationale et notre niveau d’endettement, typique des pays occidentaux.

Les résultats mitigés de la COP 28, il fallait s’y attendre!

Mercredi, j’apprenais que le gouvernement allemand a fait faire une étude sur le pic pétrolier (« peak oil ») et qu’il en étudie les implications géopolitiques afin d’explorer les stratégies nationales applicables. Après les États-Unis et l’Angleterre, l’Allemagne entreprend de faire face à la réalité. Et nous ? Quand le ferons-nous ?

Vendredi, j’ai fait une conférence au congrès de l’Association québécoise du propane. J’ai découvert une industrie qui croit que le « peak oil » est une réalité et qui accepte que leur futur est hautement incertain. Ces industriels sont déjà victimes des spéculateurs qui, comme dans toutes les autres industries, génèrent des turbulences de marché lesquelles leur servent à vampiriser autant les entreprises que les clients. Ainsi, disparaissent des ressources financières qui leur seraient pourtant très nécessaires en ces périodes d’adaptation à grande échelle de la société au nouveau contexte en émergence. Lorsque je leur ai demandé si, pour eux, les gaz de schisme faisaient partie du problème ou de la situation, ils ont voté majoritairement du côté problème. Je vous garantis que ces gens ne sont pas des écolos, mais ça ne les empêchent pas d’être conscients.

Hier, je dînais avec l’entrepreneur qui a mis sur pied Exacad, une firme qui conçoit des moules éco-énergétiques capables de maximiser l’efficacité énergétique dans la fabrication de pièces en plastique injecté. Nous discutions du prix qu’il vient de remporter en développement durable et en innovation pour cette nouvelles perspective écologiquement optimisée. J’ai alors réalisé qu’il travaillait sur cette nouvelle perspective de haute efficacité des moules depuis une vingtaine d’année. Voilà un entrepreneur qui avait vu venir les changements. Combien d’autres sont dans cette situation ?

Et ce soir, j’ai expliqué à André, mon voisin et mon compagnon de marche, combien nous n’avions qu’un choix par rapport aux gaz de schisme et que c’était de ne pas s’y lancer. Premièrement, parce que les dangers sont beaucoup trop élevés, oui, mais surtout parce que nous ne devons plus viser l’objectif de trouver plus d’énergie fossile, mais bien de cesser d’en dépendre et, même éventuellement, de l’utiliser.

C’est comme si toutes mes activités de cette semaine me permettaient de mettre en évidence que le changement, ce n’est plus pour demain comme nous y sommes déjà. Beaucoup plus de gens que l’on ne le pense ont déjà entrepris des changements fondamentaux dans leur mode de vie, dans leur cadre de référence. La société québécoise a commencé à se redéfinir.

Globalement, nous avons deux choix et je ne vois pas comment on peut éviter de choisir.

Si nous acceptons que les gaz de schisme soient exploités, alors nous acceptons que, pour des raisons économiques du présent, de détruire aujourd’hui des actifs et des équilibres écologiques absolument nécessaires aux prochaines générations pour leur permettre d’accéder à une qualité de vie et à un niveau de santé semblables à ceux dont nous profitons aujourd’hui.

D’autre part, si nous décidons aujourd’hui, que notre but c’est plutôt de nous affranchir de notre dépendance envers la consommation, nous empruntons un chemin sûrement moins rentable pour les géants de la mondialisation néolibérale, mais extrêmement rentable pour nos enfants, nous refuserons alors les gaz de schiste. De plus, nous questionnerons avec énergie le pourquoi du maintien de la Loi sur les mines ne servant que les grandes entreprises et leur actionnaires presque toujours au détriment des populations des territoires concernés.

Vous voyez, la révolution de l’écohérence est commencée. Nous avons notre premier choix fondamental à faire et je ne crois pas qu’aucune partie n’est prête à céder. Nous aurons un automne chaud, d’autant que la Conférence sur le climat de Mexico, le COP 16, commence bientôt et cet événement donnera des munitions aux tenants du virage à gauche.

(*Terme protégé (MD) pour en assurer l’intégrité)

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L’avenir industriel du Québec

L’avenir industriel du Québec

Au Québec nous importons probablement 90% des équipements qui sont la base de notre qualité de vie moderne. Pensez aux équipements électroniques ou encore aux électroménagers, pensez aux meubles ou encore aux véhicules, pensez aux outils ou encore aux équipements de sports, pensez à tout ce que vous achetez qui porte votre qualité de vie et vous verrez qu’il est surprenant de découvrir combien nous dépendons d’équipement importés.

 

Maintenant projetez-vous 30 ans en arrière et rappelez-vous combien nous fabriquions nos téléphone et nos télévisions, nous fabriquions nos automobiles et nos électroménagers, nous fabriquions nos meubles, nos outils ou nos vélos, nous fabriquions la grande majorité des équipements que nous consommions.

Nous avions à cet époque une relations avec nos fournisseurs, nous savions leurs services après ventes nous avions une perception aigüe de la qualité des équipements qu’ils nous fournissaient, de leur durabilité. Comme consommateur nous pouvions décider d’acheter surtout de la qualité et de la durabilité pour rentabiliser nos investissements ou encore de cibler les bas prix de moindre qualité et durabilité. C’était un choix accessible. Aujourd’hui ce n’est plus possible dans la plupart des cas. Si nous optons pour le haut de gamme ca ajoute des fonctionnalités mais pas nécessairement de la durabilité ni de la réparabilité.

Je vous propose un test

Lors de votre prochain achat, essayez de vérifier la possibilité de vous acheter un équipement qui vous durera avec certitude plus de 10 ans. Si un vendeur vous répond affirmativement sur cette certitude demandez lui pourquoi il il vous l’affirme. Cherchez à savoir sur qu’elle information il s’appuit pour vous l’affirmer. Posez les mêmes question à tous les magasins que vous visiterai avant d’acheter et comparez. Je crois que vous verrai que c’est une certitude qui est devenue impossible à obtenir ou à acquérir pour la majorité des achats.

Une fois cette expérience complété et si vous désirez approfondir vous pourriez ré-essayer mais pour confirmer une certitude de durabilité de 5 ans et voyez la différence.

La réponse à cette question est fondamentale pour pouvoir avoir un aperçu de l’avenir qui nous attend. Selon moi, de cette information découle la plus grande opportunité que le Québec n’ait jamais rencontrer dans son histoire pour prendre le contrôle de sa structure industrielle et du même coup de son indépendance économique.

Les résultats mitigés de la COP 28, il fallait s’y attendre!

Ce que je crois être la situation

J’ai entendu plusieurs fois parler de Panasonic qui retire les pièces nécessaires à la réparation de ses équipements après cinq ans afin de provoquer un renouvellement chez ses clients. Lorsque j’ai du renouveler mes électroménagers j’ai découvert que la majorité de entreprises n’offrent que des garanties de un ans complétable par l’achat d’une garantie étendue. Les vendeurs m’ont expliqué que c’était fortement recommandé car n’importe lequel de ces équipements est susceptible de briser dans les premières années. Il m’a aussi expliqué que si je paie plus cher ça ne fera pas nécessairement de différence. Lorsque j’ai magasiné pour faire réparer ma vieille tondeuse électrique le réparateur m’a expliqué qu’elle n’est réparable que si elle n’est pas fabriqué en chine car dans ce cas il n’y a pas de pièce de rechange disponible. Dieu merci la mienne était nord-américaine mais lorsqu’il a estimé le prix de cette réparation somme toute mineure j’ai compris que les entreprises d’équipement ne favorisent pas la réparation.

Je crois que la majorité des objets qui sont le support à notre qualité de vie sont aujourd’hui fabriqué pour avoir une durée de vie toujours plus courte. Il en découle que, malgré la stabilité de notre démographie, nous consommons chaque année de plus en plus d’équipement ayant une vie de plus en plus courte. De ce fait il découle que si, pour une raison indépendante de notre volonté, l’approvisionnement venait à se tarrir il se passerait de moins en moins de temps avant que notre qualité de vie ne viennent à être sérieusement affecté par ce tarissement des approvisionnement.

D’autre part, notre capacité de fabrication et notre autonomie industrielle historiquement très grande a été réduite à peau de chagrin à coup de délocalisation répétées dans presque tous les domaines de fabrication. Pour répondre aux ténors de la mondialisation nous avons liquidé notre autonomie industrielle et l’avons remplacé par de grandes entreprises ne nous appartenant pas et visant un marché mondialisé dans lequel nous sommes en compétition avec tous les pays de la planète et dans lequel le facteur clef est le prix.

Nous avons par ces délocalisations répétés sérieusement affaibli notre nation. Par l’exportation de nos compétence de fabrication et par la mise en compétition de nos capacités industrielles avec celle des pays émergents nous avons provoqué une réduction de nos avantages et de nos salaires. Il en a résulté des dizaines de centaines de milliers d’emplois stratégiques qui ont été exportés, rendant dès lors notre économie dépendante de l’économie internationale. On parle de dizaines de milliards de dollars qui sortent du Québec chaque année pour acheter des produit que l’on dit à prix plus bas mais qui en réalité si on tient compte du rythme de rétrécissement de leur durabilité sont à couts toujours plus élevé.

Pour tous les pays occidentaux cette situation qui est déjà trop avancée est une grande menace mais pour le Québec ce n’est pas le cas car il y a trente ou quarante ans les entreprises qui assuraient notre autonomie industrielle ne nous appartenaient pas. C’était principalement celles des anglais ou des américains et c’est pour ça qu’elles ont été délocalisées si rapidement et si totalement lorsque les canadiens français ont cessé de représenté du cheap labor. Celles de demain nous appartiendront

Vers une effervescence industrielle québécoise

Demain ou après demain nos approvisionnement provenant de l’Asie se tariront. Ça arrivera probablement au même moment que celui ou la Chine laissera tomber le dollars américain. Ce sera lorsque son marché interne ( ils sont déjà rendus à 11 000 $ de PIB/capita ) sera suffisamment grand pour supporter sa croissance économique ou encore lorsque les ressources deviendront trop rares pour les retourner à l’occident sous-forme de produits (pour certain matériaux comme les terres rares c’est déjà le cas). Alors nous aurons un problème car nos équipements briseront rapidement et il sera difficile de les remplacer. C’est à ce moment que poussera rapidement une profusion de petites entreprises qui viendront combler ces besoins en explosion.

Là ou le Québec sera avantagé, c’est que le nouveau tissus industriel qui émergera avec ses nouvelles chaînes de transformation et d’approvisionnement seront de propriété québécoise ce qui sera une première. De plus, comme cette émergence se fera dans le contexte d’une crise des ressources et d’une prise de conscience mondiale de l’urgence environnementale, il faudra créer ces nouvelles structures industrielles dans un nouveau paradigme qui imposera de faire beaucoup avec peu. C’est un domaine dans lequel les québécois sont particulièrement efficaces.

En conclusion

Je crois que nous approchons d’un nouvel âge d’or de l’industrie québécoise et je crois que notre créativité ainsi que notre capacité exceptionnelle à faire beaucoup avec peu nous permettront de nous en sortir avec panache même si l’opération de transformation industrielle sera certainement douloureuse.

Mais surtout je crois que si nous prenons acte de la nouvelle réalité mondiale qui émerge rapidement et de la fin de la domination occidentale sur l’économie mondiale qu’elle implique nécessairement alors nous pouvons entreprendre dès aujourd’hui cette transformation industrielle puisqu’elle ne génèrera que des avantages et qu’ils seront autant économiques, sociaux, environnementaux qu’humanitaire.

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De l’abondance à la rareté des ressources

De l’abondance à la rareté des ressources

Le contexte d’abondance

Nous sommes nés dans un contexte d’abondance des ressources. Ça veut dire que nous avons été habitués à prendre pour acquis que demain comportera toujours plus de possibilités qu’aujourd’hui. Ça veut dire que nous prenons pour acquis que demain, les magasins seront toujours plus débordants de marchandises et celles-ci toujours plus variées. Lorsque nous achetons n’importe quel objet, nous ne nous demandons jamais si, lorsqu’il cessera de fonctionner, nous pourrons en racheter un autre. Nous prenons pour acquis que oui il y en aura un autre. Nous assumons même que cet autre objet sera mieux, proposant de meilleures caractéristiques, plus de fonctionnalités. Nous avons presque implicitement hâte au prochain achat qui intègrera toutes les merveilles que l’industrie et le marché sauront inventer.

Ancrés dans cette perspective, nous cherchons l’objet le moins dispendieux. La qualité nous importe peu car nous savons que, dès que l’objet sera brisé, nous pourrons nous en procurer un autre plus évolué, offrant plus de possibilités. C’est cette perspective généralisée qui provoque le phénomène que nous nommons la société de surconsommation, celle du jetable aussi.

Et le pilier de cette société, c’est la conviction totale, tacite et générale qu’il y aura toujours de nouveaux produits disponibles pour remplacer ceux qui se briseront.

Le contexte de rareté

Si nous étions nés dans un contexte de rareté des ressources, nous aurions une autre attitude. Nous ne croirions pas que le futur contiendra nécessairement plus de ressources que le présent. Nous prendrions pour acquis qu’il est toujours possible que demain les magasins disposent de moins de marchandises et possiblement moins de diversité. Lorsque nous achèterions n’importe quel objet, nous saurions que c’est une chance de pouvoir se l’offrir. Nous accepterions qu’il est toujours possible que ce soit le dernier que nous puissions nous procurer avant longtemps.

Dès lors, nos critères d’achat seraient très différents. Nous désirerions savoir quelle devrait être la durée de vie de l’équipement, nous désirerions vérifier la pérennité des services de réparation et de la disponibilité des pièces. Dans cette perspective, le prix de l’équipement serait moins important et le profil du fabricant beaucoup plus.

Évidemment, ça réduirait la consommation et du même coup la richesse des commerçants mais ça augmenterait celle des citoyens. Par-dessus tout, ça réduirait de manière drastique notre niveau de consommation de ressources et aussi notre dépendance envers les économies émergentes, et aussi notre balance commerciale négative et aussi notre endettement, mais ça ne réduirait pas notre qualité de vie ni notre niveau de bonheur.

Qu’attendons-nous pour changer d’attitude ?

De l'abondance à la rareté des ressources

Aujourd’hui, la majorité des ressources de la planète sont encore consommées par les 1,2 milliards d’habitants de l’OCDE, mais au prix d’une dette extérieure cumulée qui représente plus de 90% du total des dettes extérieures de tous les pays de la planète.

C’est dire que nous sommes endettés.

Et curieusement, la très grande majorité des objets que nous consommons, sont fabriqués par les cinq autres milliards habitants de la planète. Nous n’achetons plus que ce qui est fait par les autres. En fait, nous ne fabriquons presque plus rien et ce, au grand bonheur de nos bons commerçants qui sont toujours là pour importer ce qui n’est plus fabriqué ici. Rien pour résoudre notre problème d’endettement.

Mais nous possédons la connaissance et cela assure notre avenir (croyons-nous). C’est oublier que l’intelligence est une caractéristique également distribuée parmi toutes les races. À titre d’exemple, il y a autant de nouveaux diplômés en ingénierie qui sortent des universités chinoises chaque année qu’il y a d’ingénieurs dans tout le Canada. Alors notre avance insurmontable, on peut l’oublier.

Le « Rest Of The World » est en développement rapide et il n’est pas endetté. C’est cinq milliards de personnes qui désirent ce que le modèle américain nous offre et ils partent de loin. Ces cinq milliards de personnes peuvent faire à moins cher tout ce qui est nécessaire pour atteindre cet objectif et ils se pratiquent en nous fabriquant des objets de moindre qualité. Cela leur permet d’apprendre à faire les objets de haute qualité dont ils ont un immense besoin.

Lorsqu’ils l’auront appris, ils cesseront de fabriquer pour nous et se concentreront sur leurs propres besoins. C’est à ce moment que l’ère de la rareté des ressources débutera pour l’occident. Alors débutera la difficile transformation, l’adaptation à ce contexte de rareté des ressources qui est en fait la réalité. Face à la brusque disparition de l’offre des pays émergents, les occidentaux se retrouveront coincés avec leurs objets de basse qualité qui cesseront de fonctionner les uns après les autres et pour lesquels il ne sera pas possible de remplacer ces objets.

Ça nous promet quelques années plus difficiles pendant lesquelles nous réapprendrons à fabriquer ces équipements qui sont si importants pour notre qualité de vie. Nous réapprendrons aussi, je l’espère, le bonheur ailleurs que dans la consommation d’objets physiques.

Quand serons nous forcés de changer ?

Pour quand ce changement ? Pour quand ce tsunami de déconsumérisme qui balaiera l’occident ? Voilà une bonne question. Et la réponse est, avec un degré de certitude élevé, avant 2015 et j’explique pourquoi à chacune de mes conférences. D’ailleurs, Euler Hermes, un grand groupe financier européen, est venu dernièrement le confirmer avec la publication d’un rapport (par Karine Berger, chef économiste du groupe) à l’effet que Le BIC, le Brésil, l’Inde et la Chine, entament leurs trente glorieuses. On y affirme notamment que la chimie chinoise rejoindra la chimie occidentale d’ici 2015, ce qui donne une idée de l’avancement de leur développement.

À l’origine, les trente glorieuses ce fut l’entrée de l’Europe de plein fouet dans la société de consommation avec 300 millions de nouveaux consommateurs. Avec le BIC, c’est plutôt 3 milliards de nouveaux consommateurs. La question que l’on doit se poser est : D’où proviendront les ressources ? Ce qui annonce inexorablement une rareté des ressources.

Dans cette situation, ne serait-il pas préférable de commencer dès aujourd’hui à consommer comme si nous étions déjà dans un contexte de rareté des ressources ? Ne serait-il pas plus sécuritaire de nous assurer la disponibilité des équipements nécessaires au maintien de notre qualité de vie pendant les prochaines décennies? Et si oui, n’est-il pas temps de déjà commencer à concevoir une offre d’équipements durables et évolutifs adaptés à cette nouvelle réalité?

Je crois que ceci est la plus grande opportunité qui ne s’est jamais présentée au Québec pour conquérir son autonomie et sa prospérité économique, sociale et environnementale. Je vais continuer à le clamer haut et fort et à essayer de lancer la révolution tranquille de l’écohérence.

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Pierre Rabhi et l’agriculture écologique

Pierre Rabhi et l’agriculture écologique

Pierre Rabhi et l'agriculture écologique

Alors que je nettoyais mon établi, une activité de printemps et de changement d’idées, j’ai entendu un interview de Chantal Srivastava avec Pierre Rabhi.

J’ai été très surpris de la sagesse de cette personne. Il s’est présenté à la présidence de la France en 2002 parce qu’il désirait amener un discours plus humanitaire sur la scène politique. Faut le faire !

Plus l’entretien avançait, plus j’étais fasciné par la justesse de son propos. Plus je me disais que je devais intégrer cette perspective à mon propre cadre de référence.

Dès que l’émission fut terminée, je suis allé chercher de l’information sur Internet et j’ai alors découvert le mouvement Colibris pour la terre et l’humanisme dont j’ai signé la Charte. Je vous propose de faire de même car il faut faire connaître notre appui aux visions du monde qui le méritent.

Paul H Ray le classerait définitivement dans la catégorie des créatifs culturels car il est vraiment en train de travailler à l’émergence d’une culture nouvelle et améliorée. Voilà un changeur de première classe que je vais étudier pour en incorporer la philosophie dans mes projets d’écohérence. Moi je désire promouvoir une économie cohérente avec l’écologie, lui c’est l’agriculture qu’il désire rendre cohérente avec l’écologie.

Je vais suivre son évolution et je vous en informerai. Entre temps, vous pouvez lire son livre Vers la sobriété heureuse .

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Changement de paradigme

Changement de paradigme

Changement de paradigme

Ça y est ! Le changement de paradigme s’est mis à accélérer. Il est passé dans sa deuxième phase et la polarisation politique qu’elle implique est commencée.

Quelle polarisation et quel pôle me direz-vous ?

C’est la question fondamentale, vous répondrais-je.

Voici la manière dont je vois la situation.

Pour moi il y a d’un côté les croyants, ceux qui croient que nous sommes dans la bonne direction, que l’économie va repartir et que tout redeviendra bien comme avant. C’est le pôle dominant.

De l’autre, il y a les changeurs, ceux qui croient que nous sommes dans la mauvaise direction, que l’économie ne doit pas repartir comme avant, qu’elle doit être profondément remise en question et ses fondements réajustés à l’impossibilité de maintenir une croissance devenue inacceptable. C’est le pôle émergent.

Au centre, il y a la conscience collective, un amalgame de perception populaire et de sagesse populaire. Ceux qui savent que leurs grands parents vivaient beaucoup moins bien qu’eux et donc que le système fonctionne. Mais ceux aussi qui se demandent de plus en plus sérieusement si c’est suffisant pour dire qu’il fonctionnera dans le futur. Car ils commencent à prendre conscience que les changements climatiques sont une réalité urgente, que l’équité planétaire n’est qu’un discours et surtout que leur qualité de vie de demain est de plus en plus à risque. Schématiquement ça ressemblerait à ça.

Changement de paradigme


Une conscience collective qui pourrait, à tout moment, changer de perspective et cesser de voir le présent en fonction des contraintes et modèles du passé et se mettre à le regarder en fonction des contraintes et nécessités du futur déclenchant ainsi un changement de paradigme.

Mais qui sont les croyants ? Ce sont les tenants de la société système qui croient que l’homme se définit par le système donc par son rôle dans la société. Ce sont les oranges dans le modèle des spirales dynamiques de Clare Graves. Ce sont aussi les technocrates de Patricia Pitcher ou encore les modernistes de Paul H. Ray. Ce sont enfin ceux qui croient que la société humaine est plus puissante que la biosphère, que la nature n’existe que pour l’homme et qui croient de plus que l’on peut analyser la vie, la harnacher et même l’améliorer.

Ils sont individualistes, souvent néolibéraux. Ils considèrent qu’il y a des individus et un système et que la vie consiste à jouer le système, ce qui déterminera si on est un gagnant ou un perdant. Pour eux la fin justifie souvent les moyens.

D’autre part, il y a les changeurs, les Gaïens, ceux qui croient que l’homme est issu de la biosphère. Pour eux, l’homme est un être vivant issu d’une planète vivante dont il est partie intégrante. Ce sont les verts dans la spirale dynamique. Ce sont aussi les artistes de Patricia Pitcher et les créatifs culturels de Paul H. Ray. Ce sont enfin ceux qui croient que la biosphère prime sur la société et que cette dernière doit s’adapter aux contraintes de la première.

Ils sont communautaires, souvent social-démocrates. Ils considèrent que la vie consiste à profiter de la beauté de la nature et de l’humanité, de les protéger. Ils désirent la croissance personnelle plus que la croissance économique et pour eux, la fin ne justifie pas les moyens.

Entre ces deux groupes minoritaires, il y a la conscience collective émergeant de la majorité qui se concentre à rechercher l’endroit où la vie est la meilleure et où les possibilités de bien-être sont accessibles. Composée de gens qui ne comprennent pas vraiment ce qui se passe parce qu’ils ne parviennent pas à discerner le vrai du faux dans l’avalanche d’information plus ou moins manipulée qu’on leur présente, la conscience collective est en mouvement. Il y a ceux qui souffrent de déni et qui refusent de regarder la réalité en face parce que c’est trop décourageant. Il y a les consommateurs, ceux qui ne voient pas qu’on leur ment concernant leurs besoins de consommer et les avantages qu’ils en recevront. Ce sont les tenants de l’état providence qui croient que l’état sait, qu’il peut.

C’est, d’une part, la sensibilité à la publicité de cette masse de gens mais, c’est surtout la haute performance de cette manipulation collective qu’est la publicité qui nous a menés à cet extrême de consommation et de perte de sens de la vie.

Le changement de paradigme vous disais-je est en accélération. Il entre dans sa deuxième phase, celle du chaos et celle du cocon. Ça implique que la conscience collective a commencé à sortir de sa torpeur. Que l’anxiété augmente dans la population et que la réalité de l’échec du système actuel devenant de plus en plus évidente, la conscience collective s’éveille et commence à prendre pleinement acte de la situation.

Je crois qu’à partir du moment où elle commence à remettre la situation en question, alors elle se retournera sur elle-même et commencera à ausculter le fonctionnement des collectivités, à tous les niveaux. Ce faisant son attention sera complètement concentrée sur son fonctionnement interne relayant sa situation externe au second plan. C’est la période du cocon, le début de la métamorphose, car que trouve-t-elle lors de cette auscultation ? Une société non fonctionnelle qui pour maintenir et augmenter les avantages d’une minorité est en train de détruire son propre futur.

Face à cet éveil de la conscience collective, les croyants et plus spécifiquement les néolibéraux, intensifient leur pression de contrôle. Campagne de désinformation sur les changements climatiques. Focus sur la peur du terrorisme pour dévier le regard des iniquités inacceptables inhérentes à la situation actuelle. Attaque légal et procès intentés contre les sonneurs d’alarmes. Création d’une caste de lobbyistes dont la seule fonction est le contrôle du pouvoir politique par le pouvoir économique. Désinformation sur l’énergie. Désinformation sur l’état de l’économie. Désinformation totale s’il le faut pour protéger encore quelques années le pouvoir concentré là où il est. Par défi, par arrogance, même si la vie des générations futures est remise en question. Tout ça pour faire le plaisir d’une minorité de plus en plus minoritaire et qui de plus ne peut même pas en profiter.

En conclusion, l’instabilité augmente, la conscience collective prend acte de la situation et le changement de paradigme est éminent. Êtes-vous d’accord ? Avez-vous l’impression que c’est une juste représentation de la réalité québécoise ?

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