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Les résultats mitigés de la COP 28, il fallait s’y attendre!

 

Les résumés des discussions qui ont lieu à la COP 28, montrent à quel point les sociétés humaines sont en danger. On y voit en plein jour les organisations pétrolières qui essayent d’éviter, en faisant beaucoup de pressions, que soit officialisée la réduction du recours aux énergies fossiles comme solution au problème du réchauffement planétaire.

De la même façon, le public a été trompé pendant 40 ans par des démonstrations que la cigarette ne causait pas le cancer, ou depuis 50 ans, que le glyphosate ne cause pas le cancer des humains et des sols.

Et ces manipulations de l’opinion publique sont faite, malgré toutes les preuves et études scientifiques qui s’accumulent pendant des dizaines d’années.

Pendant ce temps, au Canada, on décide d’exiger une diminution des CO2 d’extraction du pétrole, mais pas de diminuer l’extraction du pétrole lui-même. Encore prisonnier d’un système de pensée obsolète, on agit pour améliorer, mais pas pour évoluer.

C’est triste, mais ces comportements sont parfaitement logiques dans les paradigmes actuels.

En effet, dans une économie mondiale construite sur l’hypothèse que la seule fonction des entreprises est de faire des profits, leurs fonctions de « rendre des services » ou de « prendre des responsabilités » passent en second plan.

Notre problème n’est pas le comportement des entreprises, des sociétés ou des citoyens. Non! Notre problème est la configuration de l’économie mondiale centrée sur la réalisation de profits en priorité sur tout le reste.

Rien ne changera, et nous continuerons à accélérer vers la catastrophe tant que nous resterons sur ce paradigme :

·         Lancé par Milton Friedman (années 70)

·         Consolidé par le couple Thatcher/Reagan (années 80)

·         Mondialisé par les bons soins de l’OMC (années 90 et plus)

·         Intensément protégé par les géants financiers, industriels et commerciaux qui en profitent.

La poursuite de la richesse à n’importe quel coût nous mène directement à un effondrement de la civilisation comme démontré par Jared Diamond dans Effondrement, son excellent livre.

Alors, quoi?

Lorsqu’on veut ralentir, la première chose à faire c’est d’enlever notre pied sur l’accélérateur.

La première chose à faire est donc de neutraliser la cause racine principale de notre situation critique. Il faut changer le cadre des responsabilités des entreprises vers une utilité et le bien-être des humains avant le profit et neutraliser les parties néfastes des ententes de l’OMC qui nous empêchent de prendre ce virage.

LE DÉFI CENTRAL n’est pas social, ou géopolitique, il EST ÉCONOMIQUE.

Il est extrêmement urgent de transformer notre économie de « Croissance & Compétition » en économie de « Consolidation & Collaboration ». Et ce n’est pas à la COP 28 que ça va se faire.

Il faut exiger de nos gouvernements d’arrêter de viser la croissance pour plutôt viser la consolidation de nos acquis.

On doit cesser d’innover pour ajouter, pour plutôt innover pour protéger!

C’est tout un changement de direction et de cadre de référence!

 

 

Création de l’Institut d’Écohérence

Création de l’Institut d’Écohérence

Création de l’Institut d’Écohérence

Je travaille depuis plus de 20 ans à préparer une manière d’aborder l’immense défi de métamorphose économique auquel nous serons très bientôt confrontés. Pour comprendre comment faire, il a fallu trouver et formaliser le système complexe qui régule les systèmes sociaux. Cela s’imposait puisque l’ampleur des changements à faire nécessite de transformer le cadre de référence économique à la base du système de régulation de la société.

Les systèmes de régulation, bien qu’intangibles, contiennent l’ensemble des infrastructures de sens qui permettent aux sociétés contemporaines de s’autoréguler et de s’autodéterminer. Les infrastructures physiques supportent l’action tandis les infrastructures de sens encadrent la décision de changer. Ces infrastructures de sens sont des éléments perceptuels collectifs qui composent les cadres de référence nous permettant de prendre des décisions. Nous les nommons cadres de référence décisionnels.

Maintenant que nous avons formalisé le système de régulation, il faut l’instrumenter. Pour ce faire, il faut déployer un réseau de cellules composée d’acteurs de changement afin de cartographier collectivement les défis de changement critiques. Il faut également rendre ces informations accessibles à l’ensemble des citoyens. Actuellement, les informations sur l’état physique de nos sociétés sont communiquées par les services de nouvelles des médias. De la même manière, les informations sur les dynamiques des changements critiques doivent, elles aussi, pouvoir être communiquées aux individus.

Savoir ce qui change, c’est intéressant. Savoir ce qui est inefficace ou incohérent, c’est important. Savoir ce qui doit être changé, c’est essentiel et urgent, voire critique et même vital pour nous tous étant donné les problématiques sociétales d’aujourd’hui.

Le but de la création de l’Institut d’Écohérence est de catalyser le déploiement d’un nouveau réseau qui produira des informations dynamiques qui sont critiques pour éviter le chaos pendant la métamorphose économique de nos sociétés occidentales.

Qu’est-ce que l’Écohérence?

L’Écohérence, c’est surtout le fait de rendre une économie cohérente avec l’écologie de la planète. Nous considérons que le défi global auquel nous sommes confrontés est fondamentalement un problème de configuration économique. C’est par là qu’il faut commencer les changements puisque l’économie est omniprésente dans le fonctionnement de toutes les infrastructures sociétales.

Pourquoi l’Écohérence?

Les humains et les sociétés ne sont pas mauvais en soi, ils n’ont pas comme dessein de détruire la biosphère. La configuration économique actuelle a été conçue exclusivement pour favoriser la croissance, et cela malheureusement, au prix de la résilience et de la pérennité de nos sociétés. Par conséquent, cette configuration économique se doit d’être transformée afin de mieux répondre aux défis contemporains de nos sociétés.

Pour sauver l’avenir de nos enfants, il faudra changer notre configuration économique, dépendante d’une croissance sans fin et qui ne tient pas compte des limites pourtant bien réelles des ressources de notre planète.

Pourquoi un Institut d’Écohérence?

Modifier la configuration de l’économie est un problème hypercomplexe. Il ne peut pas être résolu simplement par une optimisation du système; il faut plus, une transformation majeure est nécessaire. L’ampleur de cette transformation exige que l’on change de paradigme. Cela ne pourra être fait pacifiquement que s’il y a de la collaboration et une sérieuse implication collective.

Les sociétés sont devenues hypercomplexes. De plus, il faut prendre en considération l’absolue imprédictibilité de nos contextes. Cela représente un danger réel à ne pas négliger dans notre volonté de transformer nos sociétés sans heurts majeurs. Nous nous devons de constater les limites de nos outils actuels et d’adopter de nouvelles approches.

« Nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec la même pensée
que nous avons utilisée lorsque nous les avons créés. » Albert Einstein

Dans cette optique, nous estimons que la transformation de la configuration de notre système économique repose sur la constitution d’un chantier global. Dans un premier temps, il faudra identifier tout ce qui ne fonctionne pas dans la société actuelle. C’est-à-dire qu’il faut comprendre et formaliser les caractéristiques de la configuration économique actuelle qui sont perçues comme étant à l’origine de notre inefficience chronique et de notre immense surconsommation de ressources.

C’est pourquoi nous lançons l’Institut d’Écohérence.

La fonction de l’institut

L’Institut d’Écohérence est une organisation qui travaillera à développer et à diffuser toutes les connaissances et les méthodes nécessaires afin de rendre possible une collaboration à grande échelle des Québécois.

Un travail collectif et collaboratif aux objectifs suivants :

  • Identifier ce qui ne fonctionne pas actuellement dans notre système sociétal

  • Identifier les défis de transformation les plus critiques

  • Mettre en place une cartographie des défis afin que tous puissent en comprendre les tenants et les aboutissants

  • Déployer une plateforme collaborative de surveillance des événements et de pondération de leurs impacts sur la criticité des défis à relever

Sous l’égide de cet Institut d’Écohérence, nous lancerons une Communauté d’Écohérence. Celle-ci regroupera toutes les personnes désirant participer au nouveau réseau de senseurs sociétaux. Ce réseau sera déployé pour modéliser et suivre les dynamiques de changement les plus critiques.

Par exemple, les adhérents à la Communauté d’Écohérence pourront participer à un premier défi, soit celui de trouver comment nous préparer à faire face à une chute brutale prochaine des importations et des exportations. En effet, la probabilité que cet événement se produise est devenue suffisamment grande pour l’identifier comme défi de changement critique. Aussi, comment faire face à cette chute et à ses impacts devrait être considéré le plus rapidement possible.

Si vous désirez savoir pourquoi nous arrivons à cette conclusion drastique, nous vous invitons à visionner cette présentation d’une durée de 45 minutes : Yves Lusignan: Conférence – L’inévitable démondialisation – 19/09/2023

Désirez-vous participer à l’une de ces premières cellules de prospective collaborative?
Alors, devenez membre de la Communauté d’Écohérence !

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Réparer ou repenser le système?

Réparer ou repenser le système?

repenser ou réparer le système

Face aux enjeux environnementaux, on peut considérer qu’il y a essentiellement deux conversations qui prennent leur place dans le débat public.

La conversation du Comment

La première, majoritaire en matière d’attention et d’investissements publics et privés, est celle du comment : comment réduire l’impact environnemental de nos activités? C’est une question d’ordre opérationnel : elle est analytique, quantitative et dissèque les composantes du système économique actuel. C’est celle qui paraît évidente, voire suffisante : trouvons des substituts, des manières de faire alternatives, optimisons nos processus, etc. Elle cherche des améliorations en vue de réparer un système. Pourtant une lecture un peu plus poussée laisse vite apparaître de graves limites :

Et même ce calcul CO2 ne prend pas nécessairement en compte toute la chaîne : quand on regarde l’usage et locament, on occulte de manière opportune les impacts dans les zones minières et plus largement dans les territoires qui extraient les matières premières et fabriquent les composants (les fameux « scope 1, 2 et 3 » du protocole de bilan carbone). Le meilleur exemple étant la voiture électrique (voir par exemple l’interview d’Aurore Stéphant, représentante de l’association SystExt).

L’impact est insuffisant : les engagements de la COP26 ne suffisent pas à maintenir le réchauffement sous les 2 degrés celsius, et ce même s’ils étaient respectés (ce dont on est en droit de douter, au vu des trajectoires passées).

<iframe scrolling="no" frameborder="0" marginheight="0px" marginwidth="0px" style="display: initial; margin: 0 auto;" src="https://cbhighcharts2021.s3.eu-west-2.amazonaws.com/cop26-climate-impacts/emissions_gap.html" width="770px" height="600px"></iframe><span style="display:block; height:22px; max-width:800px;"><a href="https://www.carbonbrief.org"><img src="https://s3.eu-west-2.amazonaws.com/cbhighcharts2019/cb-logo-highcharts.svg" style="width: 22px; height: 22px; margin-top: 2px; margin-bottom: 2px; float:right; background-repeat: no-repeat; background-size: contain;"/></a></span>

Autre manière d’illustrer ce fossé : pour rester sous la barre (toujours problématique mais presque souhaitable à ce stade) des 1,5 degrés, il faut passer à une consommation par personne de 2To de CO2 par an, soit 5 fois moins qu’aujourd’hui pour des zones comme le Québec ou la France, à l’horizon… 2030! Sachant que le logement à lui seul compte en moyenne pour 2,4To. Le compte n’y est pas.

trajectoire climatique et budget carbone
Source : bonpote.com | https://bonpote.com/les-ordres-de-grandeur-bon-pote-2021/

Contrairement à ce qu’affirment nombre de politiciens, il est mathématiquement impossible d’atteindre les objectifs en restant dans le même mode de fonctionnement. Cette conciliation « croissance » et « verte » repose généralement sur des leviers d’innovation technologique hypothétiques.

C’est un pari risqué, comme le souligne par exemple, dans son Plan de Transformation de l’Économie Française, le Shift Project : pour que l’industrie puisse respecter ses objectifs carbone, seule 40% de la baisse viendra vraisemblablement du progrès continu ; le reste doit donc provenir de technologie de rupture (40%) et de mesures de sobriété (20%). Or comme le conclut le rapport, « les technologies de rupture sont un pari à pousser, mais restent un pari. Les risques d’échec étant bien plus forts sur les leviers technologiques de rupture que sur les leviers de progrès continu, il est essentiel de comprendre qu’il doit être envisagé de recourir à une sobriété plus intense si leur déploiement échoue dans les années à venir ».

Étant donné le (très) peu de temps dont nous disposons et la durée moyenne de mise en marché d’une technologie (à savoir : environ 10 ans), sans compter l’impact environnemental des solutions high tech elles-mêmes, il est clair que la réponse est ailleurs.

La conversation du Pourquoi

C’est pourquoi se fait de plus en plus entendre une seconde conversation : celle du pourquoi. Pourquoi fonctionne-t-on tel qu’on le fait? Pourquoi continue-t-on à produire des objets qui n’augmentent pas notre bien-être mais dont on sait que la production a nécessairement, comme toute production industrielle, un impact néfaste sur l’environnement? Pourquoi continue-t-on à considérer que les ressources sont infinies? Pourquoi même parle-t-on de « ressources » quand on réfère au reste du vivant sur Terre?

C’est une conversation qui questionne le fondamental : notre rapport au vivant, au bien-être, au collectif ; mais aussi nos structures fondamentales, telles que l’emploi, la croissance, la propriété, la gouvernance, etc. C’est une question d’ordre fonctionnel : elle est systémique (elle observe le système comme un « tout » avec des dynamiques complexes et non comme un « tas » de composantes isolées), elle questionne les choix qui l’ont fait émergé et qui le maintiennent en place, elle interroge les fonctions auxquelles sont sensées répondre nos activités industrielles et économiques. Elle cherche des transformations en vue de repenser un système.

En somme, c’est une conversation sur l’utilité : qu’est-ce qui est vraiment utile et que l’on peut justifier de continuer à produire (ensuite seulement viendra la question du comment)? La question serait moins fondamentale si elle n’était que philosophique : or, elle est absolument instrumentale si l’on veut pouvoir faire des choix. Car c’est bien de cela dont il s’agit : dans une réalité finie, il faut faire des choix. Et dans une réalité sensible, qui est aussi, rappelons-le, une facette de notre monde, ces choix ne peuvent pas se baser que sur le factuel, l’analytique ; ils doivent aussi expliciter le perceptuel : à quoi aspire-t-on? Qu’est-ce qui intervient dans notre conception, nécessairement subjective, de l’utilité?

Une approche purement technicienne ne saurait donc répondre couvrir cette question. Pour autant, le débat n’a pas à être idéologique, monolithique. Nos sociétés sont plurielles, complexes et en constante évolution. Nous avons besoin tout autant de stratégies collectives que de récits collectifs, et pour les établir les conversations doivent, elles aussi, être collectives.

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Favoriser une métamorphose sociale harmonieuse

Favoriser une métamorphose sociale harmonieuse

Les résultats mitigés de la COP 28, il fallait s’y attendre!

Les sociétés humaines sont confrontées à une période d’intensification des turbulences. Cette période d’incertitude, provoquée et accentuée par la montée de l’éco-anxiété, précède et annonce inéluctablement un point de bascule global. La conscience qu’ont les humains de l’inévitabilité de ce point de bascule grandit de jour en jour. Et au même rythme, les turbulences qui ébranlent presque tous les systèmes sociétaux de la planète prennent de l’ampleur.

Afin de faire face à cette période de turbulences, nous vous proposons une démarche collective structurée pour accompagner les entités sociétales et l’ensemble de la société dans le processus de transformation imminent auquel nos sociétés sont confrontées. Nous pouvons nous préparer collectivement à enclencher les changements les plus urgents de la manière la plus cohérente possible, en vue d’une réduction accélérée de l’empreinte écologique des sociétés humaines tout en protégeant au maximum la qualité de vie de tous les citoyens.

Les sociétés numériques sont dominées par une évolution extrêmement rapide des mouvements de perceptions qui déterminent leurs avenirs. Les décisions y sont de plus en plus prises en pure réaction, faute d’informations disponibles sur les enjeux globaux. Et ces décisions, souvent incohérentes, induisent un doute grandissant dans les communautés concernant l’habilité à décider des décideurs. La croissance continue de ces doutes propulse encore plus l’influence des mouvements de perceptions, créant une boucle de renforcement positif. Dans un tel contexte, apprendre à mesurer objectivement et explicitement les perceptions des acteurs devient une priorité pour maintenir la stabilité des systèmes sociétaux.

Pour contrer ces difficultés liées aux processus décisionnels, nous proposons de déployer un réseau de cellules d’observation et de co-évaluation de la criticité locale des enjeux globaux.

Ce serait une sorte d’observatoire collectif de détection et d’évaluation des enjeux systémiques critiques. Cela permettrait d’indiquer dans quelle direction tendent les perceptions de la collectivité.

​À propos des systèmes sociétaux

La perspective holosystémique implique une distinction entre les notions de société et de système sociétal. Une société englobe la collectivité de citoyens qui l’habite. Un système sociétal est une structure complexe où s’activent les entités sociétales telles que les entreprises, les services gouvernementaux, les groupes communautaires, etc. afin de répondre aux besoins de la collectivité. Ainsi, d’un côté, les humains sont des opérateurs sociétaux ayant une expertise et un rôle à jouer dans les entités du système sociétal et, d’un autre côté, ils ont un rôle de citoyen vis-à-vis la société dans son ensemble et déterminant les attentes face au système sociétal. Les humains sont donc à la fois les acteurs qui participent aux activités essentielles pour opérer les entités sociétales et les membres d’une collectivité avec laquelle ils participent à l’évolution des attentes face aux entités.

societe chenille à papillon

Des groupes de prospective pourront être constitués autour des principaux défis collectifs pour y détecter les points de bascule potentiels et pour identifier les alternatives de reconfiguration du système sociétal qui pourraient résulter du point de bascule. Et ainsi, graduellement, nous pourrons découvrir la vraie nature de notre défi de métamorphose sociale.

Le mouvement d’écohérence vise à mettre en place les moyens permettant d’atteindre un tel objectif. Il vous est proposé dans l’espoir de réunir les forces vives nécessaires à l’invention et à l’implantation de formes d’économie qui soient cohérentes avec les réalités écologiques de la planète et le vivre ensemble.

Le mouvement d’écohérence constitue un support que j’estime essentiel à un projet québécois de réseau de conscience collective. Je sais que les perceptions de chacun alimentent une puissante énergie collective, je pense qu’il n’appartient qu’à nous de la canaliser et de la rendre cohérente pour permettre l’émergence d’une société écohérente.

L’urgence augmente! Agissons!

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Signes avant-coureurs de changement commercial

Signes avant-coureurs de changement commercial

repenser ou réparer le système

  1. L’émergence des créatifs culturels, parce qu’ils ont des objectifs de consommation centrés sur l’utilité plutôt que sur le paraître;

  2. La multiplication des discours et des projets d’économie durable qui ont la même orientation;

  3. La multiplication des projets d’économie partagée qui repose sur cette même recherche d’efficience et de durabilité dans les produits;

  4. Et la prise de conscience incroyablement dominante (autour de 90% dans mes conférences interactives) du fait que la continuité de cette société de consommation n’est plus une option, qu’il faut repenser le système.

L’évolution de plus en plus rapide de cette perception d’un changement nécessaire me rend optimiste. J’ai donc tendance à être attentif aux signaux des sociétés qui indiquent l’évolution de cette tendance de fond.

Bonne lecture

Gerry McGovern est perçu par des millions de professionnels en conception Web comme un maître à penser dans l’identification des mouvements d’évolution de l’univers du Web et des transformations sociales qui les contraignent.

Dans l’article que je vous recommande ici, il met en évidence les dangers de la tendance générale et globale à se concentrer sur le court terme. Il met en évidence le piège économique que sous-tend cette tendance qui ne prend pas en considération les mouvements d’évolution qui transforment rapidement les marchés et les sociétés.

Customer experience continues to get worse

Gerry McGovern

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Blocages systémiques face au développement durable

Blocages systémiques face au développement durable

Les résultats mitigés de la COP 28, il fallait s’y attendre!

Aujourd’hui, je veux vous parler de perception de la réalité.

Entre 2006 et 2015, j’ai fait plus d’une centaine de conférences dont le thème principal était : La continuité n’est plus une option. J’y démontrais combien nous surexploitons les ressources de la planète et combien nous affaiblissons la source même de notre existence, la biosphère. C’est dans ce cadre que j’ai développé le concept d’écohérence pour décrire la direction que devrait prendre le développement futur de nos sociétés.

Depuis 2013, j’ai réorienté mes travaux vers le développement d’outils pour agir. D’outils pour entreprendre la transformation de nos sociétés de manière à réduire drastiquement notre consommation de ressources sans réduire notre qualité de vie. Je reviendrai sur ce sujet très prochainement.

Trouver des sources d’information fiables

Dans le cadre de ma démarche, je suis constamment en prospection de sources d’information fiables. En fait, je cherche à identifier des commentateurs et des experts qui maintiennent une objectivité maximale afin d’avoir des références fiables pour mes activités de prospective.

C’est dans le cadre de cette recherche continuelle qu’il y a quelques années j’ai découvert Gail Tverberg. Je la suis depuis des années puisqu’elle représente une voix objective dans un océan de voix démagogiques ou idéologiques. C’est une actuaire qui s’est spécialisée dans l’évaluation de la raréfaction des ressources et de ses impacts potentiels, et notamment dans celle de l’énergie.

Elle vient de faire paraître la semaine dernière un billet exceptionnel. Elle y traite de blocages systémiques, c’est-à-dire de convictions implicites qui caractérisent les populations occidentales et qui empêchent l’émergence d’une juste perception de la réalité dans laquelle nous sommes.

Une question de perceptions

Dans ce billet donc, elle explique pourquoi plusieurs croyances populaires implicites sont complètement fausses. Dans cette perspective, elle présente 9 mythes qui expliquent ou qui justifient que les populations ne prennent pas acte de l’urgence et de l’ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés, en tant que race. Ces mythes comprennent les convictions :

  1. Qu’advenant un manque de ressources, incluant le pétrole, nous en prendrions conscience grâce à l’augmentation du prix des ressources

  2. Que si on attend assez longtemps, les ressources renouvelables vont devenir abordables

  3. Que la surabondance de pétrole indique que les limites de production sont très éloignées

  4. Que l’éolien et le solaire vont nous sauver

  5. Que les méthodes d’évaluation telle que le EROI (Energy Return On Energy Invested) et l’analyse du cycle de vie indiquent que l’éolien et le solaire devraient être des solutions acceptables

  6. Que les articles qui sont révisés par les pairs contiennent des conclusions correctes

  7. Que les modèles climatiques donnent une estimation fiable de ce qui devrait advenir dans le futur

  8. Que nous n’avons pas besoin de religions; nos dirigeants ont toutes les connaissances et tous les pouvoirs nécessaires

  9. Que les textes des groupes religieux de partout dans le monde sont littéralement vrais.

Une perspective systémique

C’est un billet extrêmement intéressant qui aborde le sujet du changement de manière très systémique puisqu’on y discute de perceptions et de leurs implications.

https://ourfiniteworld.com/2017/10/01/why-political-correctness-fails-why-what-we-know-for-sure-is-wrong-ex-religion/

Si vous vous demandez pourquoi les gouvernements et les populations ne prennent pas le virage vers le développement durable, lisez ce texte. Vous comprendrez que c’est probablement surtout une question de perceptions et de convictions erronées sur la forme que prendra le virage vers le développement durable.

Quiconque regarde dans la mauvaise direction ne verra pas venir le changement.

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Lancer le mouvement d’Écohérence

Lancer le mouvement d’écohérence

Lancer le mouvement d’écohérence

Il y a une dizaine d’années, j’ai assemblé le terme écohérence pour synthétiser le concept d’une économie qui fonctionne de manière cohérente avec la réalité écologique.

Entre les années 2005 et 2013, j’ai fait plus d’une centaine de conférences dans lesquelles je tentais de démontrer que la continuité n’était plus une option et qu’il fallait se réorienter vers une économie durable, vers l’écohérence.

Quelques réussites partielles

Pendant cette période, j’ai dirigé des projets de cellules de prospective dans plusieurs régions après y avoir modélisé les infrastructures et les dynamiques sociales et économiques. Ces activités ont été réalisées dans le cadre d’une série de projets-pilotes réalisés avec les SADC du Québec.

J’ai aussi, pendant cette période, lancé une cellule de prospective industrielle avec le projet « Alliance et Leadership en microélectronique », réalisé en collaboration avec le CIMEQ, le Centre collégial de transfert technologique (CCTT) du CÉGEP Lionel-Groulx.

Mais, tous ces projets n’ont fonctionné que partiellement, car comprendre qu’il ne faut pas poursuivre dans la même direction ne suffit pas. Il faut trouver la direction à prendre, et le chemin pour y aller et les activités réalisées dans ces projets n’ont pas permis de trouver ledit chemin.

Ce chemin qui n’existe pas encore

Il y a trois ans, j’ai arrêté toutes mes activités de prospective pour retomber en recherche et développement et tenter de trouver le chemin d’action. Ce que j’ai trouvé s’est plutôt révélé être une démarche qui devrait permettre de créer le chemin, car ce dernier n’existe pas encore. Il m’est en effet devenu évident qu’on ne peut pas trouver la forme d’une société durable dans le cadre d’une société de croissance, pas plus qu’une chenille peut figurer ce que c’est que d’être un papillon.

En d’autres termes, pour rendre nos sociétés durables, il est préférable d’augmenter notre agilité et notre capacité à évoluer de manière cohérente et entreprendre le changement avant même d’avoir défini la configuration qui la rendra durable.

Une question de configuration

Définir la configuration qui rendra la société durable implique en effet une multitude de choix que les citoyens devront faire. On ne peut pas prédire les choix qu’ils feront pas plus qu’on ne peut savoir si ce seront les bons. Cette impossibilité de prédire les choix qui seront les bons est une caractéristique des systèmes complexes et la société est un système complexe. On peut faire des scénarios de configurations, mais on ne peut pas savoir lequel est le meilleur ou le plus faisable avant de l’essayer. On doit donc suivre l’évolution de tous les scénarios pour savoir lequel est le meilleur et l’adopter.

D’autre part, toutes mes observations m’amènent à conclure que la métamorphose des sociétés vers des configurations écohérentes est déjà amorcée. En fait, je suis convaincu qu‘elle progresse plutôt rapidement, et même qu’elle accélère continuellement. Et cela même si les impacts ne sont pas encore très visibles. C’est ce que je vais tenter de démontrer dans mes nouvelles conférences.

Explorer le nouveau paradigme

Tant que l’on considérera le présent comme la suite du passé, nous ne pourrons pas définir la forme des sociétés durables. Pour le faire, il faut entreprendre de considérer le présent comme le début du futur, et pour réussir ce changement de paradigme il faut se mettre à suivre, décrire et favoriser l’émergence de ce futur. C’est le but de la Communauté de l’écohérence que nous nous apprêtons à lancer. Nous entreprenons de développer une communauté dont l’objectif sera de faciliter l’émergence d’un futur écohérent. La communauté sera constituée d’un réseau de personnes qui utiliseront une perspective systémique pour modéliser et suivre l’évolution des sociétés. Le but de la communauté est d’augmenter la vigilance des participants sur les morceaux de sociétés du futur qui commencent déjà à s’imposer, afin d’en favoriser l’émergence. L’idée est que le futur doit conquérir le passé pour permettre à l’écohérence de s’implanter. La communauté de l’écohérence est donc un projet de conquête du présent non durable par un futur écohérent donc durable.

Zun Tsu, dans l’Art de la Guerre, un livre écrit il y a autour de 4 000 ans, nous indique qu’avant d’entreprendre n’importe quel projet de conquête, il faut bien cartographier le terrain où se déroulera l’action, ceci afin de minimiser les efforts et les pertes. Il dit aussi que les plus grands généraux militaires sont ceux qui remportent les victoires sans combattre. C’est ce que nous ferons dans la communauté de l’écohérence, nous identifierons et suivrons les réseaux d’enjeux qui sont déterminants pour entreprendre la construction de sociétés durables. Et lorsque la compréhension des réseaux d’enjeux aura atteint un niveau satisfaisant alors nous lancerons des projets d’action plus directe.

Pour passer à l’action

Pour moi, le temps de passer à l’action est venu : il faut lancer le projet de projet de société. Car je n’ai pas de projet de société, je n’ai pas de réponse, je veux lancer un projet qui dont l’objectif est de concevoir un projet de société écohérente. J’ai complété une longue démarche de recherche par le développement de la plateforme de modélisation systémique des sociétés. Je la nomme Modélisation holosystémique. Grâce à ce nouvel outil de modélisation des sociétés par leurs mouvements, nous sommes en position pour entreprendre le déploiement de cette nouvelle forme de système d’information. C’est un nouveau type de système car il traite des perceptions plutôt que des faits. Car traiter du futur nécessite nécessairement de traiter de perceptions, de ce qui est possible et de ce qui ne l’est pas, et du degré de possibilité ou d’impossibilité.

Déjà, nous sommes un réseau de collaborateurs et nous avons entrepris plusieurs projets qui, ensemble, constituent une stratégie d’action ou plutôt de proaction. Nous avons entrepris :

  1. De rédiger un livre sur la métamorphose des sociétés qui est en cours

  2. De rédiger un livre sur la systémique appliquée afin de rendre ces outils révolutionnaires accessibles à qui le désire

  3. De formaliser des formations et ateliers en systémique appliquée

  4. De formaliser des conférences et ateliers en prospective

  5. De lancer quelques projets-pilotes de modélisation systémique d’organisation

  6. De lancer un projet-pilote de communauté d’intelligence prospective pour l’électronique du Québec, CIPEQ

  7. De développer le site Web de la communauté qui devrait être prêt pour octobre

  8. Et de débuter les activités de la communauté de l’écohérence par une première conférence de prospective le vendredi 15 septembre à Sainte-Rose.

Au plaisir de vous y voir.

Conférence d’Écohérence «Choisissons notre futur»

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Ces changements qui accélèrent

Ces changements qui accélèrent

Ces changements qui accélèrent

Depuis plus de vingt ans, j’étudie les changements de société ou, plus précisément, les mécanismes qui permettent aux sociétés de s’adapter aux changements rapides de leur contexte. Pendant l’année 2016, j’ai été frappé par l’accélération du rythme de changement. Autour de moi, beaucoup des gens avec qui je collabore m’assurent qu’eux aussi ont noté la même chose. Ma perception est que la vitesse des changements augmente de manière exponentielle. Quand je regarde le phénomène, et que j’y réfléchis, je trouve que c’est compréhensible; plus encore, que c’est explicable !

Pourquoi les changements s’accélèrent

coefficient de friction statiqueEn génie mécanique, pour qualifier la résistance au mouvement, on utilise le principe du coefficient de friction. C’est une force qui résiste aux changements de position relative. Si je pousse une malle pour la faire glisser sur le plancher c’est la force de friction qui résistera au déplacement. Les caractéristiques de cette force dépendent de la nature des matériaux du dessous de la malle et de celui du plancher en plus, évidemment, de dépendre du poids de la malle elle-même.

La science nous apprend qu’il y a deux coefficients. Le coefficient de friction statique qui intervient avant que la malle n’ait commencé à bouger (avant le décrochage dans la figure qui suit) et le coefficient de friction dynamique qui intervient dès que la malle a commencé à bouger. Le coefficient de friction statique est toujours plus grand que le dynamique. La résistance au changement (mouvement) est donc toujours plus importante avant le début du changement que pendant le changement, et cela par un facteur important. Le graphique suivant présente cette dynamique.

Ce phénomène n’est pas seulement un principe de physique mécanique, c’est aussi vrai pour les systèmes complexes, ainsi que l’a expliqué Ilya Progogine dans sa théorie des structures dissipatives et des points de bascule.

Ce phénomène n’est pas seulement un principe de physique mécanique, c’est aussi vrai pour les systèmes complexes, ainsi que l’a expliqué Ilya Progogine dans sa théorie des structures dissipatives et des points de bascule.

Les sociétés sont des systèmes complexes

Ce principe physique s’applique aux changements dans les sociétés. Ainsi, lorsque le changement n’est qu’un espoir, le cadre de référence du passé continue de dominer entièrement la situation, c’est l’ordre établi. Mais, dès que les forces de changement deviennent suffisamment puissantes pour initier des changements, la situation change et une partie des acteurs se met à imaginer la suite du changement ainsi que le cadre de référence qui en résulterait. Cette réorientation des attitudes résulte dans une diminution significative de la résistance au changement puisqu’une partie des acteurs se met à participer au changement. Nous passons alors en coefficient de friction dynamique et la résistance au changement diminue significativement.

Ces changements qui accélèrentMais les forces qui poussent le changement, elles, n’ont pas diminué, ce qui fait que nous passons en accélération du changement et le phénomène devient exponentiel. Dès le moment où le coude de l’exponentielle sera passé – c’est le point de bifurcation – le paradigme changera et, comme le dit Prigogine, un nouvel ordre s’établira dans les structures dissipatives que sont les sociétés.

Je crois que nous approchons du coude, je dirais que ça va arriver avant 2020 et je crois, j’espère devrais-je dire, que le nouvel ordre sera systémique. C’est-à-dire qu’il opérera selon les principes de la systémique et non plus exclusivement selon ceux de l’approche analytique.  Sinon ce sera une régression, un monde comme dans Blade Runner.

Ceci dit, je suis optimiste, la pensée systémique se développe à une grande vitesse et son potentiel inhérent pour gérer des situations complexes devrait venir à bout des forces de concentration du pouvoir actuellement à l’œuvre.

La pensée systémique, c’est le chemin vers l’hyperhumanisme de Joël de Rosnay. C’est le chemin vers un futur meilleur. C’est le chemin vers des modes de gestion et de compréhension fortement décentralisés. Si vous désirez explorer le sujet je vous recommande « Je cherche à comprendre, les codes cachés de la nature », son dernier livre qui représente une synthèse très accessible et surtout très instructive de ce nouvel ordre qui émerge innéluctablement.

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Organisations complexes pour sociétés complexes

Organisations complexes pour sociétés complexes

Organisations complexes pour sociétés complexes

Ingénieur, j’étudie et je modélise depuis maintenant plus de 25 ans les mécanismes d’adaptation et de transformation des organisations et des sociétés. De ces travaux a découlé un modèle original de représentation de ces organisations et sociétés. C’est un modèle dynamique où elles sont décrites en termes de capacité de mouvement et de mouvements plutôt qu’en termes d’infrastructures ou de résultats. C’est une très grande différence.

Pour arriver à un tel résultat, il a fallu que je transcende le modèle analytique qui m’avait été enseigné pour un modèle systémique qui permet de représenter des systèmes complexes. C’était nécessaire puisque les organisations et les sociétés sont des systèmes complexes[1]. Ça implique le développement d’un modèle de représentation et de description des organisations complètement différent. Le tableau suivant vous donne une idée de l’importance de ces différences de perspective.

approche systémique

L’approche analytique

On peut considérer l’approche analytique comme l’équivalent de l’approche cartésienne. Ce sont des approches déterministes qui proposent de trouver une réponse unique à une question. Une réponse qu’on peut démontrer comme vraie.

L’approche analytique qui a été adoptée il y a 400 ans, grâce aux travaux de Descartes notamment, était à l’origine une révolution par rapport à l’approche scolastique qui dominait avant et dans laquelle la vérité était définie comme un amalgame des conclusions des philosophes grecs complétées par des vérités édictées par l’Église.


Mais malgré l’utilité de la méthode cartésienne qui nous a menés, à travers les Lumières jusqu’à nos sociétés contemporaines, c’est une approche qui a aujourd’hui rencontré ses limites. En effet, les sociétés sont devenues tellement complexes que les vérités et les conclusions qu’elle édictent analytiquement et qui émergent de spécialistes en silo ne permettent plus de décrire la réalité contemporaine avec suffisamment de pertinence pour prendre les bonnes décisions.

Destruction créatrice

C’est dans ce contexte qu’est en train d’advenir, sous nos yeux, la plus grande vague de destruction créatrice de l’histoire de l’homme. Le remplacement du modèle analytique de représentation de la réalité par le modèle systémique. C’est, il me semble, la nature profonde la cinquième vague, annoncée par la revue The Economist en 1999.

destruction créatrice

C’est une transformation tellement fondamentale qu’on peut légitimement parler de métamorphoses des sociétés. Et ces métamorphoses sont en train d’advenir actuellement!

Métamorphose

Il y a la métamorphose économique, la métamorphose des connaissances et la métamorphose des perceptions. Mais, le développement rapide de l’utilisation de l’approche systémique à tous les niveaux de la société impose surtout une transformation de notre façon de nous comporter avec notre environnement.

Dans une société analytique l’ensemble des énergies est destiné à gérer une complexité interne appelons la opérationnelle. Je reçois un boulot à faire et ma responsabilité est de faire le boulot en utilisant mes compétences et en satisfaisant des critères d’évaluation formel, économique temporel ou qualitatif.

Dans une société systémique une portion importante des énergies est destinée à comprendre la complexité externe ou contextuelle du boulot à faire, c’est-à-dire pourquoi le boulot doit être fait, pour qui, quel est son contexte d’utilité et comment peut-on livrer un résultat qui soit optimal en fonction de l’état actuel du dit contexte et de son évolution.

Multiplication des organisations complexes

multiplication des organisations complexesÇa semble compliqué comme ça, mais toutes les personnes qui travaillent dans un milieu qui interagit par le biais du Web et des réseaux sociaux sont amenées à développer cette perspective d’analyse et d’action.

Il y a une portion toujours plus importante d’emplois qui nécessitent de maintenir cette perspective élargie et de gérer en continu cette complexité contextuelle en plus de la complexité opérationnelle.

Pour tous ceux qui travaillent dans des secteurs ou il y a :

  1. Obligation de manœuvrer dans un domaine d’activité en effervescence

  2. Développement de technologies ou d’offres très innovantes

  3. Conception fabrication et lancement d’un produit novateur

  4. Fonctionnement dans un contexte turbulent ou en adaptation,

la gestion de la complexité contextuelle devient une habileté importante.

Propriété émergente

holons et systémieLa figure ci-contre illustre cette double perception qui caractérise le fonctionnement des systèmes complexes et qui favorise l’apparition de ce que l’on nomme une propriété émergente qui, elle-même favorise la vitalité du domaine d’activité, de l’organisation, ou du département qui la vue naître.

Dans une société complexe, les organisations peuvent permettre l’apparition de propriétés émergentes au sein des différents groupes qui les composent en supportant le développement au sein de ces groupes d’une conscience formalisée par des informations et des interactivités entre ses membres autour de l’apprentissage et du suivi des réalités contextuelles.

Nourrir ces cadres de références partagés par les différents groupes d’une organisation donnée permet de renforcer significativement le cadre de référence plus large de l’organisation elle-même. Il en résulte l’apparition des capacités d’autorégulation, d’autoamélioration et de vitalité, typique des organisations complexes en santé.


En conclusion

Le développement d’une société durable ne peut se faire que par l’internalisation de la complexité dans les modes de fonctionnement et dans les processus de prise de décision des organisations.

Ça implique le développement de systèmes d’informations dynamiques qui permettent aux membres de l’organisation de maintenir une conscience assez précise de la position de leurs manières de faire par rapport à l’évolution des manières de faire de leur domaine d’activité.

Ce ne sont plus seulement les dirigeants de l’organisation qui doivent avoir la responsabilité d’assurer l’évolution de l’organisation par rapport à celle des manières de faire de son domaine d’activité. Ce sont presque tous les membres de l’équipe qui doivent prendre cette responsabilité et ça commence par se maintenir informé et par l’échange des informations avec ses collaborateurs.

Dans une société complexe, le maître mot cesse d’être compétition pour devenir collaboration.

[1] Un système est dit complexe lorsqu’il fonctionne en se maintenant dans un état stable entre une complexité interne (ou opérationnelle) et une complexité externe (ou contextuelle) et entre l’équilibre et le chaos.

Ce sont des systèmes dynamiques ouverts dans lesquels les composants ont suffisamment d’autonomie pour nécessiter l’existence d’un cadre de référence partagé (propriété émergente), pour que le système maintienne sa cohérence interne malgré les transformations de son contexte externe.

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La corporatocratie en action

La corporatocratie en action

La corporatocratie en action

Je me prépare à relancer le projet d’écohérence ce qui fait que je vais prochainement recommencer à communiquer régulièrement sur ce blogue.

La corporatocratie en actionEn attendant, je tenais à communiquer une information très importante que je viens d’obtenir et qui m’apparait comme un évènement très significatif alors que nous sommes en pleine négociation pour le COP21 et le TPP.

La nouvelle provient de l’« Energy Watch Group » l’EWG, un organisme de l’Europe du Nord, hautement crédible, de surveillance de la fonction énergie de la société planétaire. C’est un groupe que je suis depuis des années, car il fait partie de mes références scientifiques et objectives en énergie.

Ils ont publié une analyse en septembre dont la traduction en anglais vient de paraitre et qui affirme, preuve à l’appui, que l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA), une filiale de l’OCDE, désinforme le public. L’IEA est un organisme qui a pour mandat d’aviser les leaders politiques et économiques occidentaux et mondiaux sur la réalité énergétique mondiale présente et future, de faire des projections de consommation et de production.

Le World Energy Group conclut que l’IEA désinforme sciemment les populations civiles afin de freiner le développement des énergies renouvelables en produisant systématiquement des projections qui démontrent notre dépendance envers les énergies fossiles en sous-estimant systématiquement et de manière extrême les projections de développement de l’industrie des énergies renouvelables.

’IEAIl faut dire que l’IEA publie année après année un document de projection, le « World Energy Outlook » le WEO. Ce document est la référence centrale dans la prise de décision des décideurs économiques et politiques occidentaux et internationaux. Donc y tordre de l’information a beaucoup d’importance et d’impacts. En fait c’est inacceptable!

Pratiquement, l’IEA cache une vérité. Celle concernant le fait que la vitesse de développement des énergies durables est suffisante pour nous rendre à 60 % autonome des énergies fossiles dès 2030 alors que l’IEA prédit que cette autonomie ne sera que de 14 %. C’est une différence fondamentale de perspective qui détermine aussi une différence fondamentale dans la manière d’évaluer les priorités d’investissement des gouvernements et des industries. Et cette désinformation dure depuis des années.

Voici quelques exemples, extraits du rapport, qui démontrent l’ampleur et la durée de la volonté de désinformation :

  1. En 2010, le rapport projetait que la production de panneaux solaires atteindrait 180GW en 2024 alors que cette production a été atteinte en 2015. La croissance réelle a ainsi dépassé de trois fois la croissance projetée par le WEO

  2. La capacité éolienne de 2010 excédait respectivement de 260 % et de 104 % les projections du WEO 2002 et 2004

  3. Les projections de croissance de 2002 à 2030 de l’énergie éolienne ont été rencontrées 20 ans plus tôt, soit en 2010

D’autre part, les rapports surestiment le potentiel des énergies fossiles ainsi que celui de l’industrie nucléaire.

  1. Par exemple, malgré un déclin de l’industrie nucléaire depuis une dizaine années, le WEO projette toujours une expansion de 10Gw de sa présence dans la prochaine décennie.

  2. Etc.

Le World Energy Watch Group conclut que : « D’un point de vue scientifique, ces erreurs structurelles sont tout simplement incompréhensibles, d’un point de vue social elles sont irresponsables. »

Voici un lien vers le communiqué de presse de Energy Watch Group, vous y trouverez le lien vers le rapport si ça vous intéresse.

La corporatocratie en actionCe qui est toutefois le plus important dans cette nouvelle c’est qu’elle nous donne une idée du poids de la corporatocratie sur la démocratie. Et cette prise de conscience est fondamentale au moment où, d’une main nos gouvernements négocient le renforcement de l’État et de la démocratie à Paris, et de l’autre ils négocient le renforcement de la position des méga-corporations de la corporatocratie dans une multitude d’ententes de libre-échange avec l’Europe et avec l’Asie entre autres.

La corporatocratie est la force économique transnationale qui finance des élections dans probablement tous les pays de la planète et qui promeut le néolibéralisme et la concentration des richesses dans des organismes privés.

Ce billet de Yves Smith du site Naked Capitalism décrit bien la corporatocratie ainsi que son lien avec la négociation des grandes ententes internationales, ententes qui nous éloignent inexorablement du développement durable.

En ce qui concerne les négociations sur les changements climatiques, leur influence se fait sentir de multiples manières, mais une des formes qu’elle prend réside dans la limite de 2 degrés Celsius, qui est en fait trop élevée et devrait plutôt être de 1,5 degrés, ce que nous explique de manière très efficace Stéphane Foucart dans un article paru en juin 2015 dans le journal Le Monde. Encore ici on détecte la place d’une force globale qui influence le jeu en jouant sur la perception de la réalité.

Quoi qu’il en soit, il devient dorénavant primordialement important de comprendre que la corporatocratie, ce sur-État, est prête à tordre la vérité d’une manière qui pourrait détruire l’humanité pour assurer sa croissance sans fin. Qu’en fait, elle le fait tous les jours! Il devient donc primordial, pour les sociétés démocratiques, de concentrer le regard de leurs journalistes et de leurs analystes pour mettre de la lumière sur les réels enjeux du projet néo-libéral de croissance, de privatisation et de concentration à tout prix qui s’expriment non seulement par les ententes de libre-échange, mais par les politiques économiques en général.

L’avenir de nos enfants en dépend!

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