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Du nouveau sur les ententes de libre-échange

Du nouveau sur les ententes de libre-échange

Du nouveau sur les ententes de libre-échange

Il y a déjà plus d’un an, Wikileaks a rendu public le chapitre sur l’environnement du partenariat Trans-Pacifique (TPP) au développement duquel le Canada participe en vue de sa signature. Il a ainsi pu être démontré jusqu’à quel point l’entente est non contraignante sur ce sujet.

Le 25 mars dernier Wikileaks rendait disponible le chapitre sur l’investissement du même partenariat Trans-Pacifique (TPP). On y découvre que l’entente considère que le bien-être des actionnaires des entreprises transnationales dépasse en importance le bien-être des citoyens des pays signataires.

C’est ce qu’affirme Yves Smith, l’excellent blogueur derrière le site Naked Capitalism qui vient de publier une charge exceptionnelle contre le TPP. Il y expose la manière dont le traité permettra aux entreprises internationales de poursuivre les gouvernements pour obtenir compensation pour des pseudo barrières indirectes qui pourraient être n’importe quelle loi de protection de l’environnement ou autre qui leur aurait fait encourir des pertes.

Ces conflits seraient jugés par la mise sur pied d’un tribunal commercial spécial composé d’avocats spécialisés qui travaillent entre autres pour les corporations qu’elles jugeraient. Le billet, quoi que long, fait une démonstration méticuleuse de l’importance du pouvoir qui est donné aux très grandes corporations, et cela dans un document secret d’une négociation secrète.

En gros le TPP serait l’occasion d’un élargissement du mécanisme de règlement des différends qui avantage de manière inacceptable les grandes corporations par rapport aux citoyens des pays signataires. Ce mécanisme présent dans près de 3000 accords de ce type serait en train d’être élargi de manière à permettre l’établissement d’une jurisprudence avantageuse pour les corporations.

Je ne suis pas un tenant de la théorie du complot, mais je crois quand même que la brèche économique qui s’ouvre est semblable à celle qui s’est ouverte pour la spéculation et qu’elle pourrait mener à autant d’exagération.

Voilà, il me semble, un dossier qui mérite que l’on s’y intéresse d’autant plus que le Canada fait partie du TPP et que donc ce qu’Yves Smith décrit comme menaces pour les États-Unis s’applique aussi au Canada.

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La métamorphose des perceptions

La métamorphose des perceptions

La métamorphose des perceptions

Dans mes deux derniers billets, j’ai abordé la métamorphose de la transformation de la matière par l’émergence de l’économie circulaire et la métamorphose de la transformation des connaissances par l’émergence de la complexité. Dans ce billet-ci, j’aborde la métamorphose de notre perception de la réalité qui devrait être celle qui déclenchera la métamorphose de la société elle-même.

La prise de conscience mondiale du fait que « les systèmes économique et politique (la gouvernance) qui nous ont menés si loin dans le développement de l’humanité ne fonctionnent plus » est de plus en plus répandue. Pour la suite, il faut en inventer d’autres! Le néolibéralisme, qui est la quintessence du capitalisme, est en train de débalancer la biosphère, et nous avec!

Il faut inventer un système socio-économique ajusté à la complexité de la société, un système de gouvernance qui soit adapté à une société toujours plus complexe. La perspective cartésienne n’est plus suffisante. Sous son giron, la démocratie est en train d’être avalée par l’économie.

L’humanité est en train de perdre confiance dans ses systèmes de gouvernance et il en résulte une prise de conscience mondiale du danger de la situation. L’humain, qui croyait pouvoir se permettre d’être irresponsable puisque le système de gouvernance l’était pour lui, est en train de prendre conscience de son erreur. La gouvernance n’est pas responsable pour lui, en fait elle est en train de devenir complètement irresponsable.

En effet, le rapport de force penche de plus en plus vers l’économie, au détriment de la démocratie, de l’équité et bien sûr, de la biosphère. L’emballement de l’économie met maintenant à risque l’avenir de nos enfants. Mais maintenant, l’humanité s’éveille rapidement à ces faits.

Le retour du discours responsable

Dans un tel contexte, ce qui devait arriver arrive, les humains sont en train de redevenir responsables des choix à faire pour assurer leur avenir. La multiplication des ONG et des mouvements comme ceux des créatifs culturels, des localistes, des colibris, etc., en font bien foi. Selon Paul H. Ray, l’homme qui a découvert les créatifs culturels il y a une vingtaine d’années, ils étaient 35 % de la population en Amérique en 2008. C’est 88 millions de personnes, seulement aux États-Unis, qui ont décidé de prendre leurs responsabilités et de changer leur mode de vie pour l’ajuster à la réalité.

Vers un changement de paradigme

Le pourcentage de personnes qui se sentent responsables des choix qui sont faits pour l’avenir est donc en croissance. En fait il grandirait de 3 % par année selon les travaux de M. Ray ce qui implique qu’il deviendrait majoritaire autour de 2023.

On peut donc vraisemblablement s’attendre à une accélération de l’augmentation des pressions sociales qui s’exerceront sur la société pour que les responsabilités soient assumées par le système et que soit vraiment pris le virage vers l’économie et le développement durables.

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Développement durable, le vrai défi émerge

Développement durable, le vrai défi émerge

Développement durable, le vrai défi émerge

On ne peut pas penser le développement durable sans penser à une réorganisation en profondeur de la société. C’est ce qu’affirme les leaders du Next System Project, une nouvelle et importante initiative américaine.

L’implantation de crédits carbone, même si c’est un pas dans la bonne direction, n’est pas une solution. De plus, elle laisse supposer que la solution réside dans le système actuel, ce qui n’est pas le cas. C’est la raison pour laquelle je travaille sur la promotion de l’écohérence depuis tant d’années et que j’ai développé l’approche de modélisation tridimensionnelle des sociétés. Pour nous préparer à une transformation plus en profondeur des sociétés industrielles.

Mais on peut se préparer autant que l’on veut, un jour, il faut enclencher le projet de transformation lui-même. C’est ce qui, je crois, est en train d’arriver aux États-Unis

Le « Next System Project » est une initiative de l’élite intellectuelle américaine pour repenser globalement les systèmes de la société américaine afin de les adapter aux réalités écologiques et sociales du pays et de la planète.

C’est la première fois que je vois le problème posé dans toutes ses principales dimensions. On ne traite pas des effets, on traite des causes.

Une autre vision du monde

Globalement, ils ont comme perception que la prochaine forme de société sera complexe, locale et interconnectée.

Spécifiquement, ils observent l’émergence d’une foule de modèles d’alternatives plus ou moins spécialisées et ils clament l’urgence de l’émergence d’une conversation nationale riche et ouverte sur ces modèles. Ils sont plusieurs centaines d’intellectuels et ils se posent en animateurs de cette conversation à tenir. Ils proposent entre autres des discussions sur :

  1. L’évolution vers des formes d’entreprises détenues par les employés ou autogérées localement pour remplacer les formes centralisées d’entreprises publiques ou gouvernementales

  2. L’évolution de l’économie vers les localistes et vers une majorité d’organisations économiques régionales

  3. Les mouvements qui proposent de revigorer la sociale démocratie par la création et l’institutionnalisation d’un droit fondamental à un emploi décent

  4. L’étude de nouvelles formes de planification participative pour remplacer les simples forces du marché pour enligner le système et pour permettre sa décentralisation

  5. Le virage des économies développées, au moins vers une économie sans croissance, si ce n’est vers une économie de décroissance

  6. Le retour vers la propriété publique dans une forme décentralisée et démocratisée

  7. Un concept d’écorégions qui seraient les sous-ensembles suffisamment gros, mais suffisamment petits pour permettre le développement d’un mode de vie cohérent avec le territoire et ses habitants

  8. Le potentiel de changer le système de propriété pour le diriger vers la communauté plutôt que vers les individus et les entreprises.

Une réflexion très complète

the next systemC’est certainement la proposition de démarche vers le développement durable qui est, de loin, la plus réaliste et la plus applicable que j’ai lue. Parce qu’elle est une approche globale pour résoudre un problème global. Pour moi, ils attaquent les sources des problèmes qui paralysent le système dans sa folle expansion. Ils attaquent la concentration du pouvoir et de la richesse.

Pour ma part j’explique plus les transformations à faire en parlant d’évolution vers l’économie circulaire qui implique une redéfinition du concept de propriété, d’évolution vers la connaissance complexe qui permet le développement d’une capacité d’autorégulation et d’évolution vers une société responsable qui permet la décentralisation du processus de décision. Je crois en effet que ce sont les trois transformations que nous sommes en train de vivre actuellement.

Je vais suivre leur démarche et je vous tiendrai informé.

Entre temps, si vous désirez visualiser une vidéo qui décrit bien leur perspective ou lire leur proposition de travail allez au https://thenextsystem.org/

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Métamorphose industrielle

Métamorphose industrielle

Métamorphose industrielle

Il y a une dizaine d’années, j‘ai assemblé le terme Écohérence pour décrire la société à créer. Ça voulait dire de rendre l’économie cohérente avec l’écologie. J’en ai parlé pour la première fois à l’APDEQ lors d’un atelier de prospective au congrès de 2006.


Dans ma vision, l’écohérence impliquait nécessairement de passer d’une économie de flux à une économie d’actifs.


Aujourd’hui, cette transformation est en train de se faire et prend la forme, à l’échelle industrielle, du passage de l’économie linéaire vers l’économie circulaire.


Cette transformation est fondamentale. Elle est le pivot par lequel la structure industrielle doit se transformer. Ce n’est plus moi qui le dit c’est le World Economic’s Forum, c’est McKinsey & Company et c’est une panoplie de chercheurs et de stratèges partout sur la planète.


L’économie linéaire c’est celle de la société de consommation, celle que je nomme l’économie de flux. Les Américains, avec leur talent pour trouver des mots qui font image, disent le « Take, Make, Waste Economy ». Tel que décrit dans le schéma suivant, c’est l’économie qui extrait les ressources, les transforme, les utilise et les jette après usage. C’est en gros l’économie dans laquelle nous vivons actuellement.


L’économie circulaire c’est celle de la société durable, celle que je nommais l’économie d’actifs. C’est celle qui va nous permettre de réduire notre empreinte écologique tout en préservant notre qualité de vie. Cela parce que c’est celle qui vise à permettre une réduction drastique de la quantité de ressources nécessaires pour faire fonctionner la société moderne. En clair, c’est celle qui peut nous permettre de consommer une quantité de ressources finie dans une planète finie.


L’économie circulaire fonctionne en tenant pour acquis que les ressources sont rares et que l’apparence de profusion est un leurre et que ça achève. Prenons une minute pour réfléchir à cette éventualité ! Si on accepte qu’en réalité nous sommes dans un contexte de rareté des ressources, alors notre relation aux objets change. On prend alors conscience de notre chance de les avoir considérant la rareté des ressources et on se met à leur faire attention, on veut les entretenir pour qu’ils ne cassent pas, on veut pouvoir les faire réparer s’ils brisent, etc.


C’est en généralisant cette perspective que le concept d’économie circulaire a été créé. On y considère qu’un matériau a plus de valeur qu’une ressource, qu’une pièce a plus de valeur que la somme de ses matériaux, et qu’un équipement a plus de valeur que la somme des pièces qui le compose. Dès lors, on tend à conserver les équipements le plus longtemps possible en les rendant résistants et réparables. Puis on tend à conserver les pièces encore plus longtemps en les normalisant et en les réduisant et on tend à conserver les matériaux le plus longtemps en les recyclant.


économie circulaire schémaC’est ce qu’est l’économie durable. Le tableau suivant décrit bien cette forme d’économie qu’il nous faut opérationnaliser pour arriver à une société durable.

C’est le défi qui nous attend, construire une économie durable pour le Québec. C’est le chemin de notre pérennité et de notre qualité de vie.
Pour ma part j’agirai, pour le reste de ma carrière, de manière à favoriser l’apparition de l’économie durable au Québec et cela avant qu’on ne nous l’impose de l’extérieur, car, n’en doutez pas, les Américains font des pas de géants dans cette direction. Leurs penseurs y sont déjà. Si on en veut une version québécoise autant s’y mettre le plus rapidement possible.

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Hein? L’économie durable discutée à Davos!

Hein? L’économie durable discutée à Davos!

Hein? L’économie durable discutée à Davos!

Depuis des années, je promeus une transformation majeure de notre économie afin d’atteindre un développement durable au Québec. Cette transformation devrait viser à modifier notre modèle de société, fondé sur la consommation et qui repose sur une économie de flux. Je propose plusieurs idées qui permettraient de développer une économie d’actifs pour soutenir le développement durable de notre société. J’appelle cela une économie d’écohérence puisqu’elle vise à rendre l’économie cohérente avec l’écologie de la planète.

Évidemment, mon plaidoyer est demeuré local. Mais pendant ce temps, une réflexion semblable a eu cours en Europe et aux États-Unis, en utilisant des mots différents pour désigner les mêmes choses. Économie linéaire / Économie circulaire correspondant à Économie de flux / Économie d’actifs.

Aujourd’hui, ce discours a pris de l’ampleur! À tel point que cette année, même le World Economic Forum de Davos a tenu un atelier sur l’économie circulaire pour informer l’élite de l’émergence de cette nouvelle forme d’économie. De plus, McKinsey & Company, le plus gros bureau de consultation en stratégie de la planète, s’est mis à publier des rapports sur l’économie durable et sur l’ère de rareté des ressources dans laquelle nous entrons.

Le sujet n’est pas banal. Cette transformation de société représente l’équivalent d’une métamorphose sociale, un changement aussi global que celui de la chenille qui devient papillon. Autant y a-t-il de sociétés-chenilles différentes à toutes les échelles territoriales, autant il y aura de sociétés-papillons différentes, une fois qu’elles se seront métamorphosées.

Warren Buffet, Richard Branson et la décennie de tous les dangers … et de toutes les opportunités

Ainsi, chaque territoire, région, province et pays devra réagencer son organisation interne pour l’adapter à cette nouvelle forme d’économie.

Pour les territoires et les industries, le défi est stratégique. Si ces communautés n’entreprennent pas de réviser elles-mêmes leurs normes et modes de fonctionnement, alors les gouvernements et les grandes corporations s’en chargeront et ce ne sera pas à l’avantage des communautés.

Se donner les moyens de comprendre et de prévoir la métamorphose, où et comment elle peut se faire: cela devient un enjeu stratégique pour les acteurs territoriaux du développement économique et communautaire.

C’est ce que je fais en tant que prospectiviste. Un métier d’éclaireur qui cherche à trouver les passages entre les configurations des sociétés chenilles et celles des sociétés papillons.

Je suis donc en train de cartographier les différents axes de bifurcation dans lesquels se négocient déjà les passages vers une société durable et donc vers une économie circulaire. C’est ce dont je vais vous entretenir dans mes prochains billets.

économie circulaire

J’insiste sur un point. Le mouvement de métamorphose des sociétés est bel et bien amorcé. L’émergence des sociétés-papillons est en train de se faire au sein même des sociétés-chenilles encore vivantes. Même si l’économie est encore dominée par les tenants de l’économie linéaire, les mouvements vers l’économie circulaire sont bel et bien enclenchés et en progression. 

Par exemple, l’évolution vers une nourriture plus biologique et plus verte. C’est un axe de bifurcation qui affecte l’agroalimentaire et qui propose une alternative à la nourriture industrielle de la société de consommation. Ce changement est déjà en train de forcer la réorganisation de l’industrie agroalimentaire pour permettre sa reconfiguration vers des demandes émergentes, mais fortement croissantes de solutions d’alimentation durable.

Je vais donc, dans mon prochain billet commencer par approfondir l’analyse de l’économie circulaire pour que nous développions un cadre de référence commun. Puis, dans mes billets subséquents, j’explorerai différents axes de bifurcation vers cette économie circulaire qui sont déjà en train de se déployer et je vais donner des exemples.

J’aimerais vous faire découvrir jusqu’à quel point la transformation de la société est déjà enclenchée bien que l’on en parle peu dans les médias de masse. Et combien il devient important de suivre les évènements pour pouvoir profiter des multiples opportunités qui émergent constamment.

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Une opportunité pour les régions

Une opportunité pour les régions

Une opportunité pour les régions

Les régions ont souvent été désavantagées dans les virages que prennent les sociétés. Probablement parce que ces virages sont presque toujours pris dans les grandes agglomérations urbaines qui se trouvent ainsi à adopter les nouvelles perspectives avant les régions, ce qui désavantage ces dernières.

Qu’on parle du virage vers la mondialisation ou de celui vers l’automatisation, ils ont été initiés dans les grandes agglomérations urbaines. Même chose pour celui de l’économie numérique. Mais voilà qu’un nouveau virage est en train de se prendre et dans ce cas-là les régions ont un avantage. Elles pourraient agir avant les grandes agglomérations urbaines et ainsi en tirer profit, notamment pour freiner leur dévitalisation et régénérer leur tissu économique.

Ce virage c’est celui du développement durable, un virage qui implique nécessairement l’émergence d’une économie durable, beaucoup plus régionalisée. Et c’est cette dernière qui est en train d’émerger dans les régions d’Amérique du Nord avec, entre autres, le mouvement des localistes.

Il s’agit d’un mouvement d’activistes économiques qui proposent la revitalisation des communautés locales et la régénération du tissu économique local tout en intégrant les contraintes du développement durable dans la vie économique. Nommé BALLE, l’acronyme de « Business Alliance for Local Living Economy », ce mouvement se développe rapidement. On peut le décrire comme une réponse de l’entrepreneuriat local au défi de l’économie régionalisée et durable.

Ce mouvement, qui origine vraisemblablement des créatifs culturels est possible parce que :

  1. La caractéristique différente du virage vers l’économie durable est sa nature décentralisée.

  2. Le virage vers l’économie durable ne provient pas du système, il intervient contre le système.

  3. Il n’émergera pas d’une nouvelle réglementation, il émergera d’un changement dans le mode de vie qui, lui-même, suivra un changement dans la perception de la réalité.

Il en résulte que c’est un virage qui pourrait bien se faire du bas vers le haut. C’est pour cette raison que les régions sont avantagées par rapport aux agglomérations urbaines. Parce qu’elles sont à grandeur d’homme et parce qu’on y retrouve un niveau d’échange réel entre les gens de développement communautaire et ceux de développement économique, ce qui est presque impossible dans les grandes agglomérations urbaines.

Les régions sont capables de se développer une vision, un projet de société qui leur permettra de réellement prendre le virage du développement durable, de l’intégrer dans le système. C’est ce que proposent les gens du mouvement BALLE. Ils se nomment des localistes parce qu’ils pensent à favoriser la région avant de penser à fonctionner dans le système global. Ce sont des gens qui croient au marché, mais qui croient aussi qu’il faut le compléter par l’implantation d’une conscience d’être spécifique à la communauté locale. Conscience qui permet aux citoyens de consolider leur mode de vie et leur niveau de vie à l’échelle locale.

Ce mouvement repose sur la capacité de faire apparaître une vision et un projet commun au sein d’une collectivité et de la vitaliser par le développement d’une stratégie de prise en main de leurs propres intérêts.

C’est ce côté prise en main de son propre futur qui me fait penser que ce sont les régions qui ont le plus de possibilités et surtout le plus d’intérêt à prendre le virage du développement et de l’économie durables puisque c’est de cette manière qu’elles pourront attirer une nouvelle génération de jeunes, sensibles à la nécessité d’agir et de prendre ce virage.

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Le temps du changement

Le temps du changement

Warren Buffet, Richard Branson et la décennie de tous les dangers … et de toutes les opportunités

Depuis des années j’utilise l’exemple de la métamorphose de la chenille en papillon pour illustrer l’importance de la transformation de la société humaine qu’il faut accomplir pour résoudre les multiples problèmes qui nous assaillent simultanément. Pour moi l’ampleur des problèmes; économiques, énergétiques, environnementaux, éthiques, sociaux et écologiques, auxquels nous sommes confrontés découle de l’inaptitude de la société actuelle de remplir sa mission qui est d’assurer le bien-être de l’humanité. La société doit donc se redéfinir pour pouvoir poursuivre son développement sans générer à nouveau tous ces problèmes structuraux.

Mais une métamorphose ça implique que toutes les sociétés chenilles (sociétés de consommation) doivent devenir des sociétés papillons (sociétés de consolidation ou de régénération). En pratique ça implique de réduire par un ordre de grandeur (autour de 10 fois) les impacts écologiques et humanitaires qui résultent du fonctionnement de la société. Un changement de cette ampleur ne peut pas se faire à l’échelle globale, il doit se faire à l’échelle locale. À cette échelle, la société est une organisation qui existe entre; un territoire qui défini des ressources et un mode de vie qui vise à répondre aux attentes des habitants du territoire. Attentes qui découlent d’une vision de ce qu’est le monde et de comment il devrait nous rendre heureux. La métamorphose de la société se ferait donc à l’échelle locale par, la transformation de la vision du monde partagée par tous, qui elle même transformera le mode de vie recherché et promu sur le territoire qui transformera les attentes des habitants par rapport à leur société et donc la société elle-même. Nous avons deux choix

  • Soit nous laissons le changement de la société être provoqué par l’émergence des crises desquelles nous chercherons à nous éloigner. Et ainsi, à coup de crises répétées, la société changera vers un futur inimaginable et vraisemblablement invivable, un assemblage de compromis toujours plus douloureux que nous ferons pour palier à chacune des crises. Continuer à palier aux effets sans jamais attaquer les causes parce que ça remettrait en question des droits individuels acquis plus ou moins légitimement et parfois plus ou moins légalement. C’est ce que nous faisons actuellement;

  • Soit nous entreprendrons de changer notre vision du monde en cherchant à inventer une nouvelle forme de société qui permettra d’assurer le bien-être de tous les humains, tout en permettant de régénérer la biosphère. La guérir de sa crise d’homme afin de la ramener à la santé pour nos enfants. Mais ça, ça veut dire de changer drastiquement notre vision du monde et nos attentes concernant ce qui doit nous être fourni par la société pour nous rendre heureux. Ça veut dire, entreprendre d’aller vers une société plus cohérente ou plutôt plus écohérente et donc d’entreprendre de concevoir une société viable, une société durable.

Donc deux choix, soit continuer à nous éloigner de chaque crise en espérant que par l’opération du Saint-Esprit ça ira mieux demain, soit décider d’aller vers un autre futur, un futur d’équité et de cohérence qu’il faut dès aujourd’hui entreprendre de concevoir. Ce qui précède vous décrit mes convictions sur les manières de changer qui s’offrent à nous. Ce que je veux vous communiquer dans ce billet toutefois c’est que mon travail de prospective m’amène à surveiller la situation globale de la société planétaire afin de mesurer le développement de beaucoup des dynamiques de changement qui l’affectent. En faisant ces recherches, je note, dans presque tous les pays et dans presque tous les domaines d’activité l’émergence d’un mouvement global de questionnement de l’actuel. Ce nouvel état d’esprit provoque l’émergence d’informations toujours plus nombreuses et sérieuses sur la criticité des situations qui se développent partout. Cette nouvelle information accélère tous les mouvements de prises de conscience, qui eux même déclenche des mouvements d’éveil et de prises de position. Une multitude de printemps des cultures ou de printemps des humanités se préparent. En d’autre terme l’humanité se réveille et entreprend de se choisir ou de s’inventer un nouveau futur. Une nouvelle direction qui permettra réorienter le développement de la société. Au Québec ça se traduit par une grève des étudiants qui a suivi un été 2011 marqué par un mouvement d’indignation et qui est en train de se transformer en un mouvement de printemps québécois, un mouvement où les québécois vont entreprendre de remettre la collectivité et son avenir au centre de la discussion, et ce en remplacement de l’économie néolibérale ce vecteur d’individualisme destructeur qui occupe actuellement cette place. J’ai l’impression d’être un témoin de l’histoire tellement les changements qui débutent sont fondamentaux et signifiants pour assurer la survie de l’espèce et sécuriser le développement de la civilisation. Le temps du changement est arrivé et la prochaine action à prendre pour nourrir cette énergie de changement c’est le 22 avril qu’il faut le faire. Nous devons tous bloquer l’après-midi dans notre agenda pour participer à la marche organisée pour le jour de la terre. Si vous voulez entreprendre le chemin vers un futur meilleur le 22 avril il faut marcher, marcher vers un futur que l’on choisira, un futur durable, un futur équitable. C’est un rendez-vous

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L’idée de l’indépendance est morte, vive celle de la souveraineté

L’idée de l’indépendance est morte, vive celle de la souveraineté

L’idée de l’indépendance est morte, vive celle de la souveraineté

L’idée de l’indépendance est morte, vive celle de la souveraineté

Ceci est un cri du cœur.

Être indépendant c’est ne plus dépendre, c’est s’éloigner d’une situation passée qui n’est, en principe, pas à notre avantage.


Être indépendant ça ne dit pas où l’on va, ça dit où l’on ne veut plus être, ce n’est pas un projet de réalisation c’est un projet d’affranchissement.


Être souverain, c’est pouvoir décider où l’on veut aller, c’est la possibilité de faire un projet et de le réaliser.


Être souverain, c’est un prérequis pour réaliser un projet commun, mais ça implique l’existence d’un projet.

Le Parti Québécois est né d’un projet d’indépendance en forte réaction à l’emprise historique du Canada sur le Québec. Il est né de la Révolution Tranquille, d’une volonté nationale d’affirmation de soi. Pour réussir son projet, il aurait fallu qu’il développe un projet de société québécoise. Un projet de société adapté au contexte planétaire d’aujourd’hui et de demain. Un projet de société qui propose des solutions structurelles aux défis du développement durable, de l’affranchissement à notre dépendance au pétrole et de la distribution équitable de la richesse.

Un tel projet embarquerait les jeunes qui eux sont connectés sur ces réalités.

À défaut d’élaborer un tel projet, la proposition en reste une d’indépendance et si elle est promue par PKP, elle ne résout certainement pas le défi d’équité.

Alors pour que le Québec devienne un pays, il suffit qu’il se développe un projet de pays moderne, ajusté aux réalités de notre temps et compatible à celles du futur.

C’est pourquoi je dis :

L’idée de l’indépendance est morte, vive celle de la souveraineté

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La prospective, un outil de développement économique

La prospective, un outil de développement économique

La prospective, un outil de développement économique

Depuis maintenant trois ans, je pose une question générale au début de mes interventions. Je demande aux participants de prendre en considération les crises répétitives du système et dans cette perspective de choisir entre deux priorités à adopter : soit, il faut mettre nos énergies à relancer le système et la croissance économique, soit, il faut plutôt se concentrer à repenser le système, soit on est indécis.

À ma grande surprise, en moyenne plus de 80 % des gens répondent qu’il faut mettre la priorité à repenser le système. Je constate que 4 personnes sur 5 considèrent que le système doit être repensé.

C’est à ça que servent les interventions en prospective : à repenser le système en fonction des contraintes du futur. Et c’est pour cette raison que la première étape de la prospective consiste à décrire la configuration du dit système, car aucune modification n’est possible si l’on ne s’entend pas sur l’état actuel du système.

Pour discuter de nouvelles configurations de l’économie territoriale, il faut avoir la même perception de sa configuration actuelle. C’est le point de départ de tout changement potentiel. Faire de la prospective, c’est en premier décrire la situation actuelle et la valider avec les gens qui participent à l’exercice.

Puis il faut décrire les forces de changement et leurs impacts. C’est alors qu’on peut entreprendre l’exercice de prospective et projeter les configurations futures les plus susceptibles de permettre à la société territoriale de prospérer.

La prospective est un exercice collectif qui nécessite de modéliser le présent, de s’entendre sur les forces qui sculpteront le futur et alors de simuler des futurs possibles ainsi que d’établir des priorités de développement.

C’est une approche parfaitement adaptée pour une période pendant laquelle les turbulences économique, sociale, environnementale et politique sont très élevées.

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Les surplus d’électricité du Québec

Les surplus d’électricité du Québec

Warren Buffet, Richard Branson : la décennie de tous les dangers … et de toutes les opportunités

Hydro-Québec nagerait dans les surplus d’électricité. Est-ce un problème ? Oui, si on suppose une continuité dans la situation mais si ce n’est pas le cas, ces surplus pourraient disparaître rapidement. Voici pourquoi.

 

Pour le moment, la majorité de la population accepte que les gouvernements ne s’occupent pas des changements climatiques. S’attaquer au problème semble au-dessus de nos forces, en dehors du champ des possibilités. Cette situation toutefois est vraisemblablement sur le point de changer. Pourquoi ? Parce que les créatifs culturels, ces changeurs de société, grandissent. Leur nombre est, en effet, en augmentation constante alors que le nombre de modernes, ces personnes qui pensent que nous vivons dans le bon système, ou dans le seul possible, diminue. Le ratio qui était de 25% et 50% dans les années 90 est maintenant de 35% et 40%.

Pour vous en convaincre, je vous invite à écouter cet enregistrement de Paul Ray, celui qui a découvert l’émergence des créatifs culturels dans les années 90. Sa démonstration est édifiante.

 

S’il a raison, et je crois qu’il a raison, puisque c’est conforme à ce que je rencontre sur le terrain, alors la balance du pouvoir est sur le point de changer. Les modernes, ces conformistes, ne représentent plus que 40% de la société alors que les créatifs culturels eux sont devenus 35%. Et la transformation se poursuit. Au fur et à mesure que le système démontre son incohérence, le nombre des modernes diminue et celui des créatifs culturels augmente. Le balancier s’inversera bientôt !

L’impact sera réel, l’émergence des créatifs culturels provoquera nécessairement un changement d’attitude face à l’urgence d’agir pour stopper l’accélération des changements climatiques. Ce changement de culture et d’attitude lui résultera nécessairement dans une volonté de s’affranchir de notre dépendance au pétrole dans les plus brefs délais.

Ça veut dire le tout électrique et notamment le transport électrique. Ça veut aussi dire, au Québec, une augmentation de 10 à 20 % de nos besoins d’électricité. Donc, si on veut régler notre problème de surplus d’électricité nous n’avons qu’à entreprendre notre affranchissement des énergies fossiles, notre métamorphose vers l’électricité et, pour combler les manques, entreprendre de transformer notre parc immobilier en producteur d’électricité solaire comme le propose Jeremy Rifkins.

 

S’affranchir de notre dépendance au pétrole ça veut dire aussi réaliser une correction de notre balance commerciale de plus de 20 milliards de dollars. Enfin, ça veut dire le développement d’un nouveau tissu industriel, spécialisé en efficacité énergétique, en transport électrique, en énergie alternative et surtout le développement d’une industrie durable et exportable susceptible de nous faire atteindre le fameux déficit 0.

Qu’attendons-nous pour agir ? L’opportunité est là, à portée de main. Il suffit de décider d’en profiter.

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