L’avenir industriel du Québec
L’avenir industriel du Québec
Au Québec nous importons probablement 90% des équipements qui sont la base de notre qualité de vie moderne. Pensez aux équipements électroniques ou encore aux électroménagers, pensez aux meubles ou encore aux véhicules, pensez aux outils ou encore aux équipements de sports, pensez à tout ce que vous achetez qui porte votre qualité de vie et vous verrez qu’il est surprenant de découvrir combien nous dépendons d’équipement importés.
Maintenant projetez-vous 30 ans en arrière et rappelez-vous combien nous fabriquions nos téléphone et nos télévisions, nous fabriquions nos automobiles et nos électroménagers, nous fabriquions nos meubles, nos outils ou nos vélos, nous fabriquions la grande majorité des équipements que nous consommions.
Nous avions à cet époque une relations avec nos fournisseurs, nous savions leurs services après ventes nous avions une perception aigüe de la qualité des équipements qu’ils nous fournissaient, de leur durabilité. Comme consommateur nous pouvions décider d’acheter surtout de la qualité et de la durabilité pour rentabiliser nos investissements ou encore de cibler les bas prix de moindre qualité et durabilité. C’était un choix accessible. Aujourd’hui ce n’est plus possible dans la plupart des cas. Si nous optons pour le haut de gamme ca ajoute des fonctionnalités mais pas nécessairement de la durabilité ni de la réparabilité.
Je vous propose un test
Lors de votre prochain achat, essayez de vérifier la possibilité de vous acheter un équipement qui vous durera avec certitude plus de 10 ans. Si un vendeur vous répond affirmativement sur cette certitude demandez lui pourquoi il il vous l’affirme. Cherchez à savoir sur qu’elle information il s’appuit pour vous l’affirmer. Posez les mêmes question à tous les magasins que vous visiterai avant d’acheter et comparez. Je crois que vous verrai que c’est une certitude qui est devenue impossible à obtenir ou à acquérir pour la majorité des achats.
Une fois cette expérience complété et si vous désirez approfondir vous pourriez ré-essayer mais pour confirmer une certitude de durabilité de 5 ans et voyez la différence.
La réponse à cette question est fondamentale pour pouvoir avoir un aperçu de l’avenir qui nous attend. Selon moi, de cette information découle la plus grande opportunité que le Québec n’ait jamais rencontrer dans son histoire pour prendre le contrôle de sa structure industrielle et du même coup de son indépendance économique.
Ce que je crois être la situation
J’ai entendu plusieurs fois parler de Panasonic qui retire les pièces nécessaires à la réparation de ses équipements après cinq ans afin de provoquer un renouvellement chez ses clients. Lorsque j’ai du renouveler mes électroménagers j’ai découvert que la majorité de entreprises n’offrent que des garanties de un ans complétable par l’achat d’une garantie étendue. Les vendeurs m’ont expliqué que c’était fortement recommandé car n’importe lequel de ces équipements est susceptible de briser dans les premières années. Il m’a aussi expliqué que si je paie plus cher ça ne fera pas nécessairement de différence. Lorsque j’ai magasiné pour faire réparer ma vieille tondeuse électrique le réparateur m’a expliqué qu’elle n’est réparable que si elle n’est pas fabriqué en chine car dans ce cas il n’y a pas de pièce de rechange disponible. Dieu merci la mienne était nord-américaine mais lorsqu’il a estimé le prix de cette réparation somme toute mineure j’ai compris que les entreprises d’équipement ne favorisent pas la réparation.
Je crois que la majorité des objets qui sont le support à notre qualité de vie sont aujourd’hui fabriqué pour avoir une durée de vie toujours plus courte. Il en découle que, malgré la stabilité de notre démographie, nous consommons chaque année de plus en plus d’équipement ayant une vie de plus en plus courte. De ce fait il découle que si, pour une raison indépendante de notre volonté, l’approvisionnement venait à se tarrir il se passerait de moins en moins de temps avant que notre qualité de vie ne viennent à être sérieusement affecté par ce tarissement des approvisionnement.
D’autre part, notre capacité de fabrication et notre autonomie industrielle historiquement très grande a été réduite à peau de chagrin à coup de délocalisation répétées dans presque tous les domaines de fabrication. Pour répondre aux ténors de la mondialisation nous avons liquidé notre autonomie industrielle et l’avons remplacé par de grandes entreprises ne nous appartenant pas et visant un marché mondialisé dans lequel nous sommes en compétition avec tous les pays de la planète et dans lequel le facteur clef est le prix.
Nous avons par ces délocalisations répétés sérieusement affaibli notre nation. Par l’exportation de nos compétence de fabrication et par la mise en compétition de nos capacités industrielles avec celle des pays émergents nous avons provoqué une réduction de nos avantages et de nos salaires. Il en a résulté des dizaines de centaines de milliers d’emplois stratégiques qui ont été exportés, rendant dès lors notre économie dépendante de l’économie internationale. On parle de dizaines de milliards de dollars qui sortent du Québec chaque année pour acheter des produit que l’on dit à prix plus bas mais qui en réalité si on tient compte du rythme de rétrécissement de leur durabilité sont à couts toujours plus élevé.
Pour tous les pays occidentaux cette situation qui est déjà trop avancée est une grande menace mais pour le Québec ce n’est pas le cas car il y a trente ou quarante ans les entreprises qui assuraient notre autonomie industrielle ne nous appartenaient pas. C’était principalement celles des anglais ou des américains et c’est pour ça qu’elles ont été délocalisées si rapidement et si totalement lorsque les canadiens français ont cessé de représenté du cheap labor. Celles de demain nous appartiendront
Vers une effervescence industrielle québécoise
Demain ou après demain nos approvisionnement provenant de l’Asie se tariront. Ça arrivera probablement au même moment que celui ou la Chine laissera tomber le dollars américain. Ce sera lorsque son marché interne ( ils sont déjà rendus à 11 000 $ de PIB/capita ) sera suffisamment grand pour supporter sa croissance économique ou encore lorsque les ressources deviendront trop rares pour les retourner à l’occident sous-forme de produits (pour certain matériaux comme les terres rares c’est déjà le cas). Alors nous aurons un problème car nos équipements briseront rapidement et il sera difficile de les remplacer. C’est à ce moment que poussera rapidement une profusion de petites entreprises qui viendront combler ces besoins en explosion.
Là ou le Québec sera avantagé, c’est que le nouveau tissus industriel qui émergera avec ses nouvelles chaînes de transformation et d’approvisionnement seront de propriété québécoise ce qui sera une première. De plus, comme cette émergence se fera dans le contexte d’une crise des ressources et d’une prise de conscience mondiale de l’urgence environnementale, il faudra créer ces nouvelles structures industrielles dans un nouveau paradigme qui imposera de faire beaucoup avec peu. C’est un domaine dans lequel les québécois sont particulièrement efficaces.
En conclusion
Je crois que nous approchons d’un nouvel âge d’or de l’industrie québécoise et je crois que notre créativité ainsi que notre capacité exceptionnelle à faire beaucoup avec peu nous permettront de nous en sortir avec panache même si l’opération de transformation industrielle sera certainement douloureuse.
Mais surtout je crois que si nous prenons acte de la nouvelle réalité mondiale qui émerge rapidement et de la fin de la domination occidentale sur l’économie mondiale qu’elle implique nécessairement alors nous pouvons entreprendre dès aujourd’hui cette transformation industrielle puisqu’elle ne génèrera que des avantages et qu’ils seront autant économiques, sociaux, environnementaux qu’humanitaire.