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La Grande Métamorphose : comment la société se transforme, à l’image de l’eau qui gèle

La Grande Métamorphose : comment la société se transforme, à l’image de l’eau qui gèle

Création de l’Institut d’Écohérence

Article 100% humain, par Frédéric Gaurier

Imaginez la société comme un vaste océan. Aujourd’hui, cet océan subit une transformation profonde, comparable à la congélation de l’eau. Cette métaphore nous aide à comprendre les étapes cruciales du changement social en cours auquel chacun de nous contribue, où chaque goutte de cet océan est importante.

1. Le refroidissement social : les premiers frissons du changement

Tout comme l’eau qui refroidit avant de geler (plusieurs heures pour atteindre le zéro), notre société connaît une période de ralentissement. Les anciennes certitudes vacillent, les mouvements s’engourdissent. C’est le moment où les gens commencent à remettre en question le statu quo. Par exemple, la prise de conscience croissante des enjeux climatiques marque ce « refroidissement » de nos habitudes.

2. L’émergence des noyaux de changement : les pionniers de la transformation

Ensuite viennent les « noyaux de cristallisation » (1% de glace en quelques secondes). Dans notre société, ce sont les innovateurs, les lanceurs d’alerte, les entrepreneurs sociaux. Comme les premiers cristaux de glace, ils forment des îlots de changement. Pensez aux premières communautés « zéro déchet » ou aux pionniers de l’économie circulaire. Les créatifs culturels sont considérés comme des pionniers de la transformation. Faites le test au bas de l’article pour savoir si vous l’êtes.

3. La propagation du changement : l’effet Boule de Neige

Une fois les noyaux formés, le changement se propage rapidement (10% de glace en 1/100e du temps). Dans la société, cela se traduit par l’adoption massive de nouvelles idées ou pratiques. C’est l’équivalent social de la croissance rapide des cristaux de glace. L’explosion des modes de transport alternatifs dans nos villes illustre parfaitement cette phase.

4. La transition complète : vers une nouvelle normalité

Enfin, comme l’eau qui finit par se transformer entièrement en glace, la société atteint un nouveau stade. Les changements deviennent la norme. Imaginez un futur où la consommation responsable et l’économie circulaire seraient aussi naturelles que l’utilisation du smartphone aujourd’hui.

Quels enseignements supplémentaires pouvons-nous en tirer ?

La dynamique non linéaire du changement

Ce processus n’est pas linéaire. Il connaît des accélérations soudaines (les « bifurcations » ou des points de bascule), des périodes de stabilité apparentes suivies de bouleversements rapides. Pensez à l’adoption fulgurante du télétravail suite à la pandémie de COVID-19 : un changement qui couvait depuis des années s’est concrétisé en quelques semaines.

Les défis de la transformation

Comme la congélation de l’eau qui peut créer des tensions dans la matière, cette métamorphose sociétale engendre des résistances et des conflits. Certains groupes s’accrochent aux anciennes pratiques, créant des « poches de résistance » comparables aux bulles d’air dans la glace.

Conclusion : naviguer dans le changement

Comprendre cette dynamique nous permet de mieux naviguer dans ces eaux en transformation. En reconnaissant les étapes du processus, nous pouvons anticiper les changements, soutenir les innovations positives et nous adapter plus efficacement à notre monde en mutation.

Alors que notre « océan social » se transforme, chacun de nous a un rôle à jouer dans la forme que prendra cette nouvelle « glace sociétale ». En étant conscients de ce processus, nous pouvons contribuer activement à façonner un avenir autodéterminé, et plus durable pour nos enfants.

Êtes-vous un créatif culturel ?

Ce profil sociologique découvert il y a 30 ans, transversal et indépendant des découpages sociaux habituels, poursuit sa croissance et pourrait représenter une majorité de la population en 2025.

Axé sur le progrès, la justice sociale et une vision responsable de l’avenir, il recèle une majorité active et silencieuse potentiellement porteuse des énergies d’évolutions démocratiques.

Faites le test!

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Comprendre en toute conscience le processus d’évolution

Comprendre en toute conscience le processus d’évolution

Création de l’Institut d’Écohérence

Article 100% humain rédigé par Frédéric Gaurier

Dans un monde en constante évolution et au futur incertain, s’adapter et acquérir de nouvelles compétences est devenu crucial, tant sur plan individuel que collectif. Cette synthèse issue d’expérience et expertise en conduite du changement, offre un cadre pour comprendre en toute conscience ce processus d’évolution. Examinons chaque étape et voyons comment elles pourraient s’appliquent à la vie quotidienne.

1. S’informer : l’éveil par la connaissance

La première étape consiste à combattre l’ignorance en s’informant.

Par exemple, une personne souhaitant adopter un mode de vie plus écologique pourrait commencer par se renseigner sur l’impact environnemental de ses habitudes quotidiennes, via une « Fresque du Climat », par exemple, un « Atelier 2 Tonnes » ou les publications de l’Institut d’Écohérence.

2. Apprendre : vers la maturité

Cette étape vise à surmonter le déni en apprenant activement.

Notre créatif culturel en herbe pourrait suivre un cours en ligne sur le développement durable, confrontant ainsi ses idées préconçues à des faits scientifiques.

Sur le plan collectif, si on est un groupe de prospective qui souhaite autodéterminer le futur de son industrie, par exemple, il s’agit de réunir autour d’un défi majeur à résoudre.

3. Analyser : l’autonomie par le questionnement

Ici, on remet en question ses croyances par l’analyse.

Notre protagoniste pourrait examiner ses habitudes de consommation, remettant en question la nécessité de certains achats.

De son côté, notre groupe de prospective pourrait, à ce stade, explorer les forces les plus influentes et leurs interactions avec le défi choisi.

4. Comprendre : le libre-arbitre éclairé

Cette phase combat le refus en favorisant une compréhension profonde.

La personne réalise que ses choix quotidiens ont un impact réel sur l’environnement, l’incitant à envisager des changements.

Le groupe, lui, va passer en revue de manière continue les événements en rapport avec le défi et pondérer leur influence sur les forces modélisées, afin de mieux en comprendre la dynamique.

5. Accepter : L’adhésion au changement

L’étape d’acceptation permet de surmonter la résistance interne.

Notre sympathisant en écologie va par exemple accepter que des changements dans son mode de vie sont nécessaires et bénéfiques à long terme.

De son côté notre groupe va observer et prendre conscience de la dynamique des événements et va pouvoir identifier et justifier les forces prioritaires vers lesquelles les solutions techniques ou sociales devraient s’orienter. (résistances à combattre ou sujets favorables à promouvoir).

6. Intégrer : sortir de sa zone de confort

Ici, on intègre de nouvelles idées, défiant sa zone de confort.

La personne pourrait commencer à envisager sérieusement l’utilisation de transports en commun plutôt que sa voiture.

Le groupe va continuer à comprendre les dynamiques influant sur son défi et communiquer largement sur les enjeux et les évolutions à mettre en oeuvre, en faisant primer l’utilité de la filière dans un objectif, par exemple, d’une économie compatible avec l’écologie et du bien-être collectif.

7. Décider : le passage à l’action

Cette étape cruciale combat l’inaction par la prise de décision.

Notre protagoniste décide concrètement de réduire son utilisation de plastique et de privilégier les produits locaux.

Le groupe maintenant mûr et convaincu, va pourvoir sensibiliser les acteurs de terrain qui portents les solutions dans sa filière. dans une logique de ce qui est le plus « utile ».

8. Agir individuellement : les petits gestes qui comptent

On combat l’anxiété par des actions individuelles.

La personne commence à apporter ses propres sacs pour faire ses courses et à utiliser une gourde réutilisable.

Pour un groupe, celui-ci va interagir avec les porteurs de solutions pour s’assurer que la configuration des nouvelles pratiques est bien en accord avec le futur souhaité, l’utilité visée.

9. Agir collectivement : la force du groupe

Cette phase surmonte la peur de l’échec en agissant collectivement.

Notre personne, convaincue désormais, pourrait rejoindre une association locale, par exemple de nettoyage des plages, amplifiant ainsi son impact. Une autre option serait d’entrer dans un groupe qui démarre à l’étape 2 et contribuer à franchir les étapes ci-dessus de manière collective.

Le groupe, de son côté, va témoigner de ses trouvailles et entraîner dans son sillage d’autres personnes, en mettant en ligne pour le public l’analyse détaillée et non biaisée de son défi et l’explication des forces prioritaires à l’oeuvre. La confiance dans les résultats emmène directement les observateurs à l’étape 3, 4 ou 5 ci-dessus, à titre personnel.

10. Agir systémiquement : vers une solution durable

La dernière étape vise à résoudre durablement le problème en agissant au niveau systémique.

Cela pourrait se traduire par un engagement public ou la création d’une initiative communautaire pour promouvoir des pratiques durables à grande échelle. A ce stade le cycle individuel et le cycle du groupe se rejoignent.

On pourrait schématiser le cheminement comme celui d’une spirale double, où le cheminement individuel permet de progresser vers l’action pertinente (la pointe) et va se démultiplier de manière collective et exponentielle (la spirale du haut, sans fin…)

Source : spirale de Pappus, annotée

Pour conclure

Ce cycle de déconstruction/reconstruction offre un cadre pour aborder les défis hypercomplexes de notre époque, qu’il s’agisse de changements personnels ou de problématiques sociétales plus larges.

En prenant conscience de ces étapes, chacun et chaque groupe peut contribuer à créer un changement positif et durable, transformant ainsi les défis en futur choisi et autodéterminé collectivement. Des exemples de succès existent (modélisation d’économie de filières en 2005, économies territoriales en 2015, une nation autochtone de 8.000 personnes au Québec en 2022, un groupe de communes de 14.000 habitants en France en 2023..)

En résumé. chacun peut contribuer à l’intelligence collective, qui, formalisée, devient la conscience collective, qui à son tour peut être utilisée pour choisir ensemble le futur que nous souhaitons : c’est la sagesse collective. L’approche est prônée par l’institut d’Écohérence et elle est plus que prometteuse : elle est UTILE et nécessaire.

Chaque geste compte, chaque personne est importante. Avec 3,5% de la population Québécoise qui serait active, l’ensemble de la province peut se métamorphoser : en serez-vous ? Si vous êtes un créatif culturel joignez-vous à nous (faites le test plus bas)!

sources : – Courbe du deuil – Théorie du changement organisationnel – Sociologie et changement collectifs – Approche de l’Institut d’Écohérence (www.ecoherence.net)

Êtes-vous un créatif culturel ?

Ce profil sociologique découvert il y a 30 ans, transversal et indépendant des découpages sociaux habituels, poursuit sa croissance et pourrait représenter une majorité de la population en 2025.

Axé sur le progrès, la justice sociale et une vision responsable de l’avenir, il recèle une majorité active et silencieuse potentiellement porteuse des énergies d’évolutions démocratiques.

Faites le test!

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Les systèmes complexes changent par atteinte de point de bifurcation

Les systèmes complexes changent par atteinte de point de bifurcation

système complexet et bifurcation

Le chaos déterministe d’Ilia Prigogine

La notion de point de bifurcation s’appuie sur les travaux d’Ilia Prigogine qui en 1977 démontre que dans un contexte de turbulences, plutôt que de s’autodétruire, les systèmes complexes (structures dissipatives) cherche à s’adapter aux contraintes de leur contexte en remplaçant leur cadre de référence de fonctionnement (ordre). Un système peut fonctionner plus ou moins longtemps avec une configuration dominante instable avant d’atteindre un point de rupture. Parce que cette référence centrale devient moins fiable toutefois, il se développera nombres de configurations alternatives qui deviennent autant de possibilité de reconfiguration future.

Lorsque l’ordre dominant cesse de dominer, le système devient très turbulent, son efficacité diminue significativement et le désordre grandit jusqu’à ce qu’un nouvel ordre émerge et devienne suffisamment dominant pour permettre d’enclencher la réorganisation du système en fonction du nouveau cadre de référence.

C’est ce moment de passage entre la configuration passée et celle à venir que l’on nomme point de bifurcation.

Ces sociétés qui se révèlent aussi complexes que le vivant

Les sociétés, les économies ou les organisations sont des systèmes complexes et se comportent comme tels.

Elles sont trop complexes pour maintenir leur stabilité sans l’émergence d’un cadre de référence collectif. Aussi, l’atteinte d’un point de bifurcation en provoquant le changement de ce cadre de référence collectif provoque un changement de perception du système de lui-même qui rend possible l’émergence d’un nouvel ordre de fonctionnement devenu nécessaire pour permettre au système de survivre.

système de bifurcation

Le futur se prépare, il nous arrive

En ces temps de turbulence et d’instabilité, la prudence impose de ne rien tenir pour acquis. Penser que le futur puisse être la suite du passé et que les règles d’hier seront celles de demain devient nécessairement imprudent, voire inconscient.

On ne peut pas prévoir le futur, mais on peut détecter et suivre l’émergence des points de bifurcation qui semblent devoir impacter nos sociétés et nos modes de vie. Notre conviction est qu’il est nécessaire de distinguer les points de bifurcation qui n’auront pas d’effets structurants de ceux qui pourraient se traduire par des changements plus critiques afin de se préparer à transformer ces derniers en opportunités.

Cela ne saurait être possible si suffisamment de personne accepte de donner 2h par semaine pour participer à une cellule de prospective collaborative.

Joint toi à la communauté d’Écohérence du Québec

Dans la vidéo suivante, nous expliquons ce qu’est un point de bifurcation sociétal, les caractéristiques qui permettent de les détecter ainsi que le changement de paradigme qu’ils impliquent.

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De l’abondance à la rareté des ressources

De l’abondance à la rareté des ressources

Le contexte d’abondance

Nous sommes nés dans un contexte d’abondance des ressources. Ça veut dire que nous avons été habitués à prendre pour acquis que demain comportera toujours plus de possibilités qu’aujourd’hui. Ça veut dire que nous prenons pour acquis que demain, les magasins seront toujours plus débordants de marchandises et celles-ci toujours plus variées. Lorsque nous achetons n’importe quel objet, nous ne nous demandons jamais si, lorsqu’il cessera de fonctionner, nous pourrons en racheter un autre. Nous prenons pour acquis que oui il y en aura un autre. Nous assumons même que cet autre objet sera mieux, proposant de meilleures caractéristiques, plus de fonctionnalités. Nous avons presque implicitement hâte au prochain achat qui intègrera toutes les merveilles que l’industrie et le marché sauront inventer.

Ancrés dans cette perspective, nous cherchons l’objet le moins dispendieux. La qualité nous importe peu car nous savons que, dès que l’objet sera brisé, nous pourrons nous en procurer un autre plus évolué, offrant plus de possibilités. C’est cette perspective généralisée qui provoque le phénomène que nous nommons la société de surconsommation, celle du jetable aussi.

Et le pilier de cette société, c’est la conviction totale, tacite et générale qu’il y aura toujours de nouveaux produits disponibles pour remplacer ceux qui se briseront.

Le contexte de rareté

Si nous étions nés dans un contexte de rareté des ressources, nous aurions une autre attitude. Nous ne croirions pas que le futur contiendra nécessairement plus de ressources que le présent. Nous prendrions pour acquis qu’il est toujours possible que demain les magasins disposent de moins de marchandises et possiblement moins de diversité. Lorsque nous achèterions n’importe quel objet, nous saurions que c’est une chance de pouvoir se l’offrir. Nous accepterions qu’il est toujours possible que ce soit le dernier que nous puissions nous procurer avant longtemps.

Dès lors, nos critères d’achat seraient très différents. Nous désirerions savoir quelle devrait être la durée de vie de l’équipement, nous désirerions vérifier la pérennité des services de réparation et de la disponibilité des pièces. Dans cette perspective, le prix de l’équipement serait moins important et le profil du fabricant beaucoup plus.

Évidemment, ça réduirait la consommation et du même coup la richesse des commerçants mais ça augmenterait celle des citoyens. Par-dessus tout, ça réduirait de manière drastique notre niveau de consommation de ressources et aussi notre dépendance envers les économies émergentes, et aussi notre balance commerciale négative et aussi notre endettement, mais ça ne réduirait pas notre qualité de vie ni notre niveau de bonheur.

Qu’attendons-nous pour changer d’attitude ?

De l'abondance à la rareté des ressources

Aujourd’hui, la majorité des ressources de la planète sont encore consommées par les 1,2 milliards d’habitants de l’OCDE, mais au prix d’une dette extérieure cumulée qui représente plus de 90% du total des dettes extérieures de tous les pays de la planète.

C’est dire que nous sommes endettés.

Et curieusement, la très grande majorité des objets que nous consommons, sont fabriqués par les cinq autres milliards habitants de la planète. Nous n’achetons plus que ce qui est fait par les autres. En fait, nous ne fabriquons presque plus rien et ce, au grand bonheur de nos bons commerçants qui sont toujours là pour importer ce qui n’est plus fabriqué ici. Rien pour résoudre notre problème d’endettement.

Mais nous possédons la connaissance et cela assure notre avenir (croyons-nous). C’est oublier que l’intelligence est une caractéristique également distribuée parmi toutes les races. À titre d’exemple, il y a autant de nouveaux diplômés en ingénierie qui sortent des universités chinoises chaque année qu’il y a d’ingénieurs dans tout le Canada. Alors notre avance insurmontable, on peut l’oublier.

Le « Rest Of The World » est en développement rapide et il n’est pas endetté. C’est cinq milliards de personnes qui désirent ce que le modèle américain nous offre et ils partent de loin. Ces cinq milliards de personnes peuvent faire à moins cher tout ce qui est nécessaire pour atteindre cet objectif et ils se pratiquent en nous fabriquant des objets de moindre qualité. Cela leur permet d’apprendre à faire les objets de haute qualité dont ils ont un immense besoin.

Lorsqu’ils l’auront appris, ils cesseront de fabriquer pour nous et se concentreront sur leurs propres besoins. C’est à ce moment que l’ère de la rareté des ressources débutera pour l’occident. Alors débutera la difficile transformation, l’adaptation à ce contexte de rareté des ressources qui est en fait la réalité. Face à la brusque disparition de l’offre des pays émergents, les occidentaux se retrouveront coincés avec leurs objets de basse qualité qui cesseront de fonctionner les uns après les autres et pour lesquels il ne sera pas possible de remplacer ces objets.

Ça nous promet quelques années plus difficiles pendant lesquelles nous réapprendrons à fabriquer ces équipements qui sont si importants pour notre qualité de vie. Nous réapprendrons aussi, je l’espère, le bonheur ailleurs que dans la consommation d’objets physiques.

Quand serons nous forcés de changer ?

Pour quand ce changement ? Pour quand ce tsunami de déconsumérisme qui balaiera l’occident ? Voilà une bonne question. Et la réponse est, avec un degré de certitude élevé, avant 2015 et j’explique pourquoi à chacune de mes conférences. D’ailleurs, Euler Hermes, un grand groupe financier européen, est venu dernièrement le confirmer avec la publication d’un rapport (par Karine Berger, chef économiste du groupe) à l’effet que Le BIC, le Brésil, l’Inde et la Chine, entament leurs trente glorieuses. On y affirme notamment que la chimie chinoise rejoindra la chimie occidentale d’ici 2015, ce qui donne une idée de l’avancement de leur développement.

À l’origine, les trente glorieuses ce fut l’entrée de l’Europe de plein fouet dans la société de consommation avec 300 millions de nouveaux consommateurs. Avec le BIC, c’est plutôt 3 milliards de nouveaux consommateurs. La question que l’on doit se poser est : D’où proviendront les ressources ? Ce qui annonce inexorablement une rareté des ressources.

Dans cette situation, ne serait-il pas préférable de commencer dès aujourd’hui à consommer comme si nous étions déjà dans un contexte de rareté des ressources ? Ne serait-il pas plus sécuritaire de nous assurer la disponibilité des équipements nécessaires au maintien de notre qualité de vie pendant les prochaines décennies? Et si oui, n’est-il pas temps de déjà commencer à concevoir une offre d’équipements durables et évolutifs adaptés à cette nouvelle réalité?

Je crois que ceci est la plus grande opportunité qui ne s’est jamais présentée au Québec pour conquérir son autonomie et sa prospérité économique, sociale et environnementale. Je vais continuer à le clamer haut et fort et à essayer de lancer la révolution tranquille de l’écohérence.

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Changement de paradigme

Changement de paradigme

Changement de paradigme

Ça y est ! Le changement de paradigme s’est mis à accélérer. Il est passé dans sa deuxième phase et la polarisation politique qu’elle implique est commencée.

Quelle polarisation et quel pôle me direz-vous ?

C’est la question fondamentale, vous répondrais-je.

Voici la manière dont je vois la situation.

Pour moi il y a d’un côté les croyants, ceux qui croient que nous sommes dans la bonne direction, que l’économie va repartir et que tout redeviendra bien comme avant. C’est le pôle dominant.

De l’autre, il y a les changeurs, ceux qui croient que nous sommes dans la mauvaise direction, que l’économie ne doit pas repartir comme avant, qu’elle doit être profondément remise en question et ses fondements réajustés à l’impossibilité de maintenir une croissance devenue inacceptable. C’est le pôle émergent.

Au centre, il y a la conscience collective, un amalgame de perception populaire et de sagesse populaire. Ceux qui savent que leurs grands parents vivaient beaucoup moins bien qu’eux et donc que le système fonctionne. Mais ceux aussi qui se demandent de plus en plus sérieusement si c’est suffisant pour dire qu’il fonctionnera dans le futur. Car ils commencent à prendre conscience que les changements climatiques sont une réalité urgente, que l’équité planétaire n’est qu’un discours et surtout que leur qualité de vie de demain est de plus en plus à risque. Schématiquement ça ressemblerait à ça.

Changement de paradigme


Une conscience collective qui pourrait, à tout moment, changer de perspective et cesser de voir le présent en fonction des contraintes et modèles du passé et se mettre à le regarder en fonction des contraintes et nécessités du futur déclenchant ainsi un changement de paradigme.

Mais qui sont les croyants ? Ce sont les tenants de la société système qui croient que l’homme se définit par le système donc par son rôle dans la société. Ce sont les oranges dans le modèle des spirales dynamiques de Clare Graves. Ce sont aussi les technocrates de Patricia Pitcher ou encore les modernistes de Paul H. Ray. Ce sont enfin ceux qui croient que la société humaine est plus puissante que la biosphère, que la nature n’existe que pour l’homme et qui croient de plus que l’on peut analyser la vie, la harnacher et même l’améliorer.

Ils sont individualistes, souvent néolibéraux. Ils considèrent qu’il y a des individus et un système et que la vie consiste à jouer le système, ce qui déterminera si on est un gagnant ou un perdant. Pour eux la fin justifie souvent les moyens.

D’autre part, il y a les changeurs, les Gaïens, ceux qui croient que l’homme est issu de la biosphère. Pour eux, l’homme est un être vivant issu d’une planète vivante dont il est partie intégrante. Ce sont les verts dans la spirale dynamique. Ce sont aussi les artistes de Patricia Pitcher et les créatifs culturels de Paul H. Ray. Ce sont enfin ceux qui croient que la biosphère prime sur la société et que cette dernière doit s’adapter aux contraintes de la première.

Ils sont communautaires, souvent social-démocrates. Ils considèrent que la vie consiste à profiter de la beauté de la nature et de l’humanité, de les protéger. Ils désirent la croissance personnelle plus que la croissance économique et pour eux, la fin ne justifie pas les moyens.

Entre ces deux groupes minoritaires, il y a la conscience collective émergeant de la majorité qui se concentre à rechercher l’endroit où la vie est la meilleure et où les possibilités de bien-être sont accessibles. Composée de gens qui ne comprennent pas vraiment ce qui se passe parce qu’ils ne parviennent pas à discerner le vrai du faux dans l’avalanche d’information plus ou moins manipulée qu’on leur présente, la conscience collective est en mouvement. Il y a ceux qui souffrent de déni et qui refusent de regarder la réalité en face parce que c’est trop décourageant. Il y a les consommateurs, ceux qui ne voient pas qu’on leur ment concernant leurs besoins de consommer et les avantages qu’ils en recevront. Ce sont les tenants de l’état providence qui croient que l’état sait, qu’il peut.

C’est, d’une part, la sensibilité à la publicité de cette masse de gens mais, c’est surtout la haute performance de cette manipulation collective qu’est la publicité qui nous a menés à cet extrême de consommation et de perte de sens de la vie.

Le changement de paradigme vous disais-je est en accélération. Il entre dans sa deuxième phase, celle du chaos et celle du cocon. Ça implique que la conscience collective a commencé à sortir de sa torpeur. Que l’anxiété augmente dans la population et que la réalité de l’échec du système actuel devenant de plus en plus évidente, la conscience collective s’éveille et commence à prendre pleinement acte de la situation.

Je crois qu’à partir du moment où elle commence à remettre la situation en question, alors elle se retournera sur elle-même et commencera à ausculter le fonctionnement des collectivités, à tous les niveaux. Ce faisant son attention sera complètement concentrée sur son fonctionnement interne relayant sa situation externe au second plan. C’est la période du cocon, le début de la métamorphose, car que trouve-t-elle lors de cette auscultation ? Une société non fonctionnelle qui pour maintenir et augmenter les avantages d’une minorité est en train de détruire son propre futur.

Face à cet éveil de la conscience collective, les croyants et plus spécifiquement les néolibéraux, intensifient leur pression de contrôle. Campagne de désinformation sur les changements climatiques. Focus sur la peur du terrorisme pour dévier le regard des iniquités inacceptables inhérentes à la situation actuelle. Attaque légal et procès intentés contre les sonneurs d’alarmes. Création d’une caste de lobbyistes dont la seule fonction est le contrôle du pouvoir politique par le pouvoir économique. Désinformation sur l’énergie. Désinformation sur l’état de l’économie. Désinformation totale s’il le faut pour protéger encore quelques années le pouvoir concentré là où il est. Par défi, par arrogance, même si la vie des générations futures est remise en question. Tout ça pour faire le plaisir d’une minorité de plus en plus minoritaire et qui de plus ne peut même pas en profiter.

En conclusion, l’instabilité augmente, la conscience collective prend acte de la situation et le changement de paradigme est éminent. Êtes-vous d’accord ? Avez-vous l’impression que c’est une juste représentation de la réalité québécoise ?

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Un support moral de Edgar Morin

Un support moral de Edgar Morin

Les résultats mitigés de la COP 28, il fallait s’y attendre!

Depuis déjà plusieurs années, probablement depuis que j’ai découvert le phénomène des créatifs culturels, je suis conscient qu’il est fort probable que j’appartienne à une catégorie de gens qui ont tous l’impression d’être seul ou presque mais qui sont en réalité fort nombreux et dont le nombre augmente de plus en plus rapidement. Je suis arrivé à la conclusion que malgré la solitude de ma démarche, je fais partie d’un mouvement global, mais émergeant, de transformation de la société. Mouvement qui provient de sa base, c’est-à-dire d’initiatives individuelles.

Dans ce contexte, je me suis toujours perçu comme un porteur de message plutôt que comme un créateur de message. Je crois en effet que je suis simplement quelqu’un qui voit venir l’émergence d’un nouveau monde et qui cherche à en avertir les gens afin qu’ils puissent cesser de résister, se préparer et surtout collaborer pour en faciliter la réalisation.

Dernièrement, Geoffroi m’a fait parvenir un court article paru dans Le Monde intitulé Éloge de la métamorphose et rédigé par Edgar Morin. Quel baume, quel bonheur de voir une perception du monde, qui me différencie et qui me rend solitaire, décrite par ce grand penseur. J’ai intensément ressenti l’impression de participer à quelque chose d’immense et d’important en lisant l’article. Quelque chose qui me dépasse et qui est d’une importance cruciale pour assurer la qualité de vie des générations futures, celle de mes enfants et de mes futurs petits-enfants.

À la fin de la lecture j’avais l’impression d’être en harmonie avec moi-même, que toutes les privations qui résultent de ma démarche étaient justifiées et que ça vaut la peine de continuer à catalyser cette transformation de société qui s’amorce.

Merci Monsieur Morin pour ce message explicite qui nous encourage à continuer malgré les doutes et les difficultés.

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